« Cette épidémie d'Ebola est sans précédent, absolument pas sous contrôle et la situation ne fait qu'empirer, puisqu'elle s'étend encore, surtout au Liberia et en Sierra Leone », a déclaré ce mercredi Bart Janssens, directeur des opérations de l'organisation Médecins sans frontières (MSF), dans un entretien publié par la Libre Belgique. Une déclaration inquiétante qui intervient au lendemain de l'annonce du décès d'un médecin chargé de diriger la lutte contre l'épidémie qui avait lui-même contracté la fièvre Ebola.
Un héros national en Sierra Leone
Il s'agissait du Dr Sheik Umar Khan, un virologue de 39 ans que le ministère de la Santé de la Sierra Leone a salué comme un « héros national », et qui avait été infecté il y a quelques jours. Bien que transféré dans un centre médical géré par l'ONG Médecins sans frontières (MSF) dans le nord du pays, celui-ci n' a pas survécu à ce virus qui tue plus d'un maladie sur deux (taux de létalité supérieur à 60 %).
« C'est une perte énorme et irréparable pour la Sierra Leone puisqu'il était le seul spécialiste en fièvres hémorragiques virales du pays », a déclaré Brima Kargbo, le chef des services de santé en Sierra Leone. Et pour toutes ces raisons, la psychose augmente dans les pays touchés.
Le ministère des Finances libérien en quarantaine quelques heures
Par exemple, la compagnie aérienne Asky, basée au Togo, a suspendu ses vols en Sierra Leone et au Liberia en raison de craintes concernant la propagation du virus. Les passagers au départ de Conakry, la capitale guinéenne, seront pour leur part soumis à un contrôle sanitaire pour détecter d'éventuels symptômes, a précisé la compagnie. De plus, la principale compagnie nigériane Arik Air a également suspendu tous ses vols au départ et à destination de la Sierra Leone et du Libéria, toujours à cause de l'épidémie.
Enfin, au Libéria, la Fédération libérienne de football a annoncé ce mercredi la suspension « avec effet immédiat » de ses activités pour réduire les risques de propagation de l'épidémie d'Ebola. Là-bas, selon Le Figaro, le ministère des Finances a même annoncé avoir fermé temporairement – pour quelques heures entre lundi et mardi – son bâtiment pour une opération complète de nettoyage et de désinfection à la demande du ministère de la Santé. Il évoque également le placement sous surveillance sanitaire, pour 21 jours, de tous les hauts fonctionnaires du ministère ayant « eu des contacts directs ou indirects avec M. Sawyer », le coordinateur d'un programme ouest-africain dans le pays décédé le 25 juillet des suites d'Ebola.
Pour rappel, en Guinée, au Libéria, en Sierra Leone, et maintenant au Nigeria, 672 décès ont été imputés au virus Ebola depuis le début de l'épidémie en février 2014, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). 1 201 cas ont par ailleurs été recensés.