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Produits nettoyants

L'asthme et les sprays ne font pas bon ménage

L’utilisation de deux sprays nettoyants par semaine augmente la fréquence des crises chez les personnes asthmatiques. Cette étude française confirme la nocivité de certains produits ménagers.

L\'asthme et les sprays ne font pas bon ménage SUPERSTOCK/SIPA




Asthmatiques, méfiez-vous des sprays ménagers autant que des poils de chat ou des pollens ! Une étude française démontre que les personnes asthmatiques font davantage de crises et ont plus de mal à stabiliser leur maladie si elles utilisent régulièrement des sprays. Les professionnels du nettoyage et les aides-soignantes ne sont pas les seuls concernés puisque le risque de crise augmente nettement dès l’utilisation de deux sprays par semaine.

Pr Chantal Rahérison, pneumologue au CHU de Bordeaux : « C’est une fréquence d’utilisation très habituelle »



Il ne s’agit pas de la première étude incriminant les sprays nettoyants, ils sont également suspectés de déclencher la maladie asthmatique. En 2007, une étude européenne menée dans 10 pays avait fait grand bruit : elle montrait que l’utilisation de ces sprays cinq jours par semaine faisait grimper de 70 % le risque de devenir asthmatique par rapport à une personne n’ayant recours à ce type de produit qu’une fois par semaine.

L’Observatoire national de l'asthme professionnel s’est également déjà penché sur la question et a pointé du doigt certains produits irritants et allergisants, notamment les ammoniums quaternaires que l’on retrouve dans l’eau de javel. Le trio de tête des produits les plus dangereux a été établi. On trouve les désodorisants d’ambiance sur la première marche du podium suivis des nettoyants à pulvériser pour les meubles et des sprays pour les vitres.
Au delà du produit, le coupable serait plutôt le spray lui-même car le système de pulvérisation favorise l’inhalation du produit jusque dans les bronches. Et ce, que l’on utilise un simple pulvérisateur ou une bombe avec gaz propulseur.
Le phénomène est connu pour les professionnels. L’hôpital, où la désinfection des lieux est cruciale est par exemple un important pourvoyeur d’asthmatiques. Mais il semblerait que les professionnels soient plus alertés des risques et donc plus enclins à adopter des mesures de protection que tous ceux qui nettoient les vitres de leur  domicile. Pour les pneumologues aussi, l’usage domestique de sprays ne fait pas encore forcément partie des facteurs de risque classiques sur lesquels ils interrogent leurs patients.

Pr Chantal Rahérison: « Même les patients nous disent que ces sprays les incommodent »



Il n’est évidemment pas question d’exempter les asthmatiques de participer aux tâches ménagères. Il suffit de suivre davantage l’exemple de la Suède, où seul un habitant sur 4 utiliserait régulièrement un spray domestique contre 1 sur 2 en France. Et la règle d’or, que l’on utilise des sprays ou pas, reste de bien aérer son appartement pendant que l’on fait le ménage.

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