Pour Eric Favereau, c’est un paradoxe : on guérit de plus en plus du cancer mais les problèmes de prise en charge ne diminuent pas. Comme la plupart de vos journaux, Libération revient aujourd’hui sur l’étude de la Ligue contre le cancer et qui fait état d’une précarisation montante chez les malades. En 2011, rappelle le journaliste, 365 000 cancers ont été diagnostiqués et les progrès de la médecine permettent d’en soigner 58%.
Chiffre encourageant mais, au quotidien, les malades galèrent. Exemple, 91% des chimiothérapies et 98% des radiothérapies, explique la Ligue, se font en mode ambulatoire, c’est-à-dire sans hospitalisation. Oui mais voilà, la regroupement des centres de traitement conduit le patient à parcourir des dizaines et des dizaines de kilomètres pour se voir administrer son protocole de chimiothérapie.
Et si les traitements sont intégralement pris en charge, relève Marc Payet dans le Parisien, les malades sont parfois obligés de prendre des taxis pour aller à l’hôpital. Idem pour certains frais annexes comme les pommades pour calmer la douleur après une radiothérapie et qui ne sont plus pris en charge.
Les dépenses augmentent, les recettes baissent. Les indemnités journalières perçues par le salarié correspondent à 50% des revenus. Des contrats de prévoyance existent bien dans certaines entreprises pour compenser la perte, mais dans les faits, près d’un malade sur deux en arrêt de travail a subi une baisse d’un quart de son salaire. Et s’il se tourne vers sa banque pour souscrire une emprunt, les taux d’intérêt proposés restent élevés. Pour la Ligue, « il y a urgence à réduire l’impact des conséquences de la maladie et des traitements sur la personne malade. Avec une question centrale pour Libération : « comment améliorer le retour à l’emploi ».