Les professionnels de santé sont en pleine houle. Le ministre de l’Economie, Arnaud Montebourg, soutenu par le dernier rapport de l’Inspection générale des finances (IGF), s’attaque aux professions réglementées. Dentistes, kinésithérapeutes, opticiens ou encore vétérinaires ont de quoi s’inquiéter : consulté par le JDD, le rapport propose ni plus ni moins qu’un grand chambardement.
Monopole, opacité…
Les professions réglementées serait 2,4 fois plus rentables que le reste de l’économie, rapporte le JDD. Pour faire bénéficier le plus grand nombre de ces retombées, l’IGF ouvre de nombreuses pistes. Certaines sont déjà discutées depuis un certain temps. Par exemple, si les recommandations étaient suivies, les médicaments non soumis à la prescription pourraient se vendre au sein des grandes surfaces. Mais rien n’est fait : voilà un certain temps que Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, s’oppose à une telle mesure. Et les pharmaciens sont eux-mêmes vent debout contre cette mesure.
Comme l’AFP le révélait ce 1er août, les dentistes aussi sont menacés. L’IGF préconise en effet de réglementer la vente de prothèses. Les spécialistes sont à ce jour les seuls intermédiaires pour ces produits aux prix parfois exorbitants… puisqu’ils sont fixés librement. Sans compter le tarif qu’ajoute le dentiste pour son rôle de conseil. Une opacité totale à laquelle l’IGF veut mettre fin, tout en allégeant le coût pour le patient. Côté opticiens, ce n’est pas tellement plus reluisant : le rapport veut simplifier la prescription de lunettes correctrices et mettre fin au monopole.
Le rôle accru des infirmiers
Il n’y a pas que des mauvaises nouvelles dans le rapport de l’IGF. Il recommande notamment l’ouverture du transport des malades et du numerus clausus pour de nombreuses professions. Seules les filières de médecine généraliste et spécialisée échapperaient à la fin de cette limite. Une bonne nouvelle pour les étudiants, si la mesure est appliquée.
Les infirmiers trouveront aussi leur compte dans ce rapport : l’IGF souhaiterait leur accorder un rôle plus important, à savoir la délégation d’actes complémentaires. Ils pourraient, concrètement, prescrire des médicaments antidouleur. De quoi réjouir également les patients, qui se verront économiser la consultation chez le médecin.
Les professionnels n’entendent pas se laisser faire : dentistes, pharmaciens ou encore vétérinaire comptent se mobiliser dès septembre contre le projet de loi du ministre de l’Economie. Ils espèrent aussi que Mariosl Touraine interviendra en leur faveur. Car si elle soutient un projet de réforme, elle ne prône pas non plus un bouleversement des pratiques actuelles.