1 400 % ! C’est l’augmentation du nombre d'inscriptions enregistrées sur le registre des donneurs d’organes en Californie au cours de la seule journée du 30 avril. Mark Zuckerberg, le co-fondateur de Facebook a réussi son pari de sensibilisation des Américains au sort de leurs 114 000 compatriotes en attente de transplantation. Le matin même, il avait annoncé, à la télévision, que les utilisateurs américains et britanniques de son réseau social pouvaint désormais indiquer le statut « donneur d’organes » sur leur profil. Des liens les redirigent alors vers les registres officiels et permettent ainsi de s’y inscrire.
Mark Zuckerberg a raconté avoir pris conscience de l’importance du don d’organes en discutant avec sa compagne étudiante en médecine et son ami Steve Jobs, le co-fondateur d’Apple décédé l’an dernier d’un cancer du pancréas après une greffe du foie en 2009. Son initiative a été particulièrement saluée outre-Atlantique, notamment par l’association Donate Life America qui organise le don d’organes aux Etats-Unis.
En France, la situation est exactement inverse à celle des Etats-Unis. Nous n’avons pas besoin de nous inscrire sur un registre, nous sommes tous donneurs sauf si nous avons effectué une démarche d'inscription sur une registre pour s'y opposer. La Fondation Greffe de vie a d’ailleurs profité de la campagne électorale pour rappeler que « Si François meurt, sauf son opposition, ses organes pourraient sauver Nicolas. C’est la loi ! ».
Dr Alain Atinault, anesthésiste-réanimateur et directeur du prélèvement et de la greffe d'organes et tissus à l’Agence de la biomédecine : « Nous avons un registre du refus, avec 80 000 inscrits »
Mais ne pas être inscrit sur ce « registre du non » ne fait finalement pas de chacun de nous un donneur d’organes. Lorsqu’une personne se trouve en état de mort cérébrale, le médecin réanimateur s’entretient avec ses proches pour savoir quelle était sa position sur le don d’organes. Et c’est finalement la décision de la famille qui prime.
Dr Alain Atinault : « Le motif de refus le plus fréquent est je ne sais pas ce qu’il aurait voulu »
D’où l’importance d’informer ses proches de sa position quant au don d’organes. Et tous les moyens sont bons, même s’ils n’ont pas la valeur réglementaire du registre du refus : une carte de donneur, un autocollant sur son casque pour les motards… Le tout est de l’avoir explicitement dit à ses proches. L’Agence de la Biomédecine avait d’ailleurs devancé Mark Zuckerberg. Depuis un an, les utilisateurs français de Facebook peuvent indiquer sur leur profil qu’ils aiment la page « Don d’organes, je le dis ». Plus de 45 000 l’ont déjà fait.