« Nous ne sommes plus en mesure de soigner des enfants. » Cet aveu de Martin Hirsch, directeur général de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP), a été prononcé ce 5 août. Lors d'une conférence de presse, il a annoncé la fermeture précipitée du service d’oncologie pédiatrique de l’hôpital de Garches (Hauts-de-Seine). Dirigé par le Dr Nicole Delépine jusqu’au 18 juillet, le service devait être transféré à l’hôpital Ambroise-Paré de Boulogne-Billancourt le 21 août. Il devrait finalement avoir lieu dans les prochains jours. De quoi raviver la colère des parents des enfants hospitalisés, qui mènent un combat acharné pour empêcher la fermeture du centre depuis plusieurs mois.
Défaite pour les parents
L’arrêt rendu par le tribunal de grande instance de Paris, suite au recours déposé le 1er juillet par le Dr Nicole Delépine, chef du service, a porté un coup dur à la mobilisation des parents, qui réclament le maintien du centre. Le 30 juillet, les avocats de l'association Ametist, qui représente les parents, ont expliqué qu'ils attendaient beaucoup de la plus haute instance juridique du droit administratif français. Si la fermeture était confirmée par le Conseil d'Etat, les parents ne pourraient alors plus poursuivre leur combat juridique au niveau national. Ils avaient alors décidé de déposer un recours devant la Cour Européenne des Droits de l'Homme. Mais cette dernière annonce semble mettre un terme définitif à ce combat.
Des méthodes controversées
Tout a commencé en avril quand l'AP-HP a rendu publique sa décision de transférer le service d'oncologie pédiatrique de l'hôpital de Garches à l'hôpital Ambroise-Paré de Boulogne, sous les ordres du Docteur Chevallier. Une décision motivée par l’âge avancé du Dr Delépine, incitée à prendre sa retraite, mais aussi par les méthodes thérapeutiques de la spécialiste, jugées non conformes aux protocoles standards. Les enfants recevaient en effet des traitements plus individualisés. Mais surtout, le Dr Delépine s'opposait aux nouvelles méthodologies qui recommandent l'utilisation de molécules innovantes. La cancérologue a été contrainte de partir à la retraite le 18 juillet dernier, lorsque son ultime recours pour maintenir l’ouverture du centre a été rejeté par le tribunal de grande instance.