« Fumer tue. » Cette courte phrase inscrite sur les paquets de cigarettes français a marqué les esprits. Et les chiffres d’une récente étude comparative belge, publiée dans la revue américaine BMC Public Health, lui donnent raison. Les chercheurs ont calculé puis comparé l’espérance de vie chez les fumeurs, les ex-fumeurs et les non-fumeurs.
Les ex-fumeurs vivent plus longtemps
Réalisée par le département Santé publique et Surveillance du WIV-ISP, l’étude se penche sur des hommes et des femmes âgés de 30 ans et plus. Elle compare les données de deux enquêtes réalisées en 1997 et en 2001 par l’institut. Les recherches se basent sur le nombre décès survenus chez les participants au cours des 10 années suivantes. Ainsi, les chercheurs ont pu calculer et comparer l’espérance de vie chez les fumeurs, les ex-fumeurs et les non-fumeurs. Les chiffres sont inquiétants : les consommateurs de tabac, 16 millions en France, voient leur longévité de vie réduite de huit ans comparée à celle des non-fumeurs.
Les anciens accros à la cigarette ont quant à eux perdu deux ans et demi. Cependant, les chercheurs insistent sur le caractère non exhaustif de ces résultats. « Cette catégorie est relativement plus hétérogène que celle des fumeurs, et nous ne disposons d’aucune information sur la raison ou le moment où ces personnes ont arrêté de fumer », précise le Dr Herman Van Oyen, directeur du département « Santé et Surveillance ». L’étude affirme en revanche « que plus l’abandon du tabac est précoce, plus les avantages en termes de santé sont appréciables ».
Une qualité de vie qui varie
Les chercheurs ne se sont pas contentés d’étudier le niveau de tabagisme de ces adultes. Ils ont également pris en compte leur qualité de vie et leurs problèmes de santé. Sans surprise, les résultats indiquent que les fumeurs ont une fin de vie plus difficile que les non-fumeurs sur le plan médical. Ils doivent ainsi s’attendre à vivre 6 ans de moins en bonne santé que les non-fumeurs. Ce chiffre descend à 3 ans en moyenne chez les ex-fumeurs. En revanche, les non-fumeurs vivent plus longtemps en incapacité que les fumeurs.
Les chercheurs apportent une explication logique à ce phénomène qui pourrait à première vue sembler paradoxal : « Lorsque que les fumeurs sont vieux, le risque prématuré de mortalité prend le dessus. » Les chercheurs ont réalisé ce travail dans le but d’apporter la preuve de l’effet néfaste du tabac sur la santé. « Grâce à l’étude menée par notre Institut et ses partenaires européens, nous disposons désormais de chiffres tangibles », ont-ils déclaré. Elle prouve aussi l'intérêt de s'arrêter de fumer.