« Nous avons les moyens de faire face à Ebola », a déclaré Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, fin juillet. L’hôpital parisien Bichat (18e arrondissement) illustre bien ces « moyens » : il s'agit du second établissement d’Ile-de-France, avec la Pitié-Salpêtrière, qui soit habilité à recevoir d’éventuels cas de contamination par le virus. Et il applique à la lettre le protocole destiné à soigner les malades et empêcher la propagation de l’épidémie.
Une situation inédite
Le personnel de l’hôpital a reçu des consignes strictes : si un patient contaminé par le virus Ebola est admis à l’hôpital Bichat, il devra immédiatement être placé en salle d’isolement, en évitant tout contact physique avec les autres patients. Les infirmières et médecins en charge de soigner le(s) patient(s) devront eux aussi respecter des règles d’hygiène rigoureuses : se laver les mains toutes les deux heures, et après chaque passage dans la chambre du malade, porter un masque et des gants de protection.
L’établissement possède sept chambres d’isolement, mais il a prévu d’en libérer davantage si cela s’avère nécessaire. « Nous sommes confrontés à une situation inédite car il n’y a jamais eu de cas d’Ebola en Europe », souligne le Pr Elizabeth Bouvet, adjointe au chef de service du SMIT, interrogée par l’AFP.
Des hôpitaux de référence dans chaque région de France
En avril 2014, la ministre de la Santé Marisol Touraine a envoyé un message d’alerte à tous les hôpitaux, qui leur détaille les procédures d’isolement des patients ainsi que les mesures sanitaires à prendre en cas de contamination. « La France dispose également d'hôpitaux de référence dans chaque région vers lesquels adresser le malade pour qu'il soit pris en charge au mieux, à la fois pour lui-même et pour éviter la contagion », a t-elle ajouté la semaine dernière dans les colonnes du Parisien. L’hôpital Nord de Marseille (Bouches-du-Rhône) est l'un d'entre eux. Il dispose des mêmes équipements que Bichat, et applique les mêmes procédures. Différence de taille : il a déjà traité deux cas suspects du virus en deux mois, qui se sont révélés négatifs.
La fièvre hémorragique causée par le virus Ebola sévit depuis février 2014 dans trois pays d’Afrique de l’Ouest (Sierra Leone, Guinée, Libéria) et a provoqué près de 900 décès. Depuis la semaine dernière, le Nigéria dénombre 7 cas confirmés d’Ebola dont 2 mortels. Aux Etats-Unis, plusieurs cas suspects ont été identifiés. La Banque mondiale a annoncé son intention de mobiliser 200 millions de dollars (149 millions d'euros) en urgence, afin d'aider les trois pays les plus touchés à contenir l'épidémie.