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Oncologie pédiatrique

Garches : les familles continuent le combat après la fermeture du service

Par Léa Drouelle

L'unité pédiatrique d'oncologie de l'hôpital de Garches a fermé jeudi soir. Des discussions entre l'AP-HP et les familles des patients ont eu lieu afin de trouver une solution pour chacun. 

HARSIN ISABELLE/SIPA

 Ce 7 août au soir, l’unité d'oncologie de pédiatrie de l'hôptial de Garches a fermé ses portes. Initialement prévue le 21 août, la clôture du centre a été avancée pour « des raisons de sécurité » selon Martin Hirsch, directeur général de l'Assistance publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP) dans un communiqué publié aujourd'hui.

 

Des tensions au sein de l’équipe médicale
« Nous ne sommes plus en mesure de soigner des enfants. » Voilà ce qu’a annoncé Martin Hirsch le mardi 5 août pour justifier la fermeture du centre. Cet aveu d’incapacité fait référence à la situation tendue qui a suivi le départ forcé  à la retraite de la cancérologue Nicole Delépine, chef du service d’oncologie pédiatrique. Le Pr Chevallier, désigné pour la remplacer, officie à l’hôpital Ambroise-Paré de Boulogne-Billancourt, où est transférée l’unité. "Il n’aurait pas été chaleureusement accueilli par les médecins", selon l'AP-HP.

L’ AP-HP a dénoncé "des tensions avec l’équipe paramédicale et des prises de congés injustifiées de la part des médecins". « L’attitude de l’équipe médicale anciennement sous la responsabilité du Dr Delépine fait courir des risques aux patients. Il est de la responsabilité de l’AP-HP de mettre fin à une situation d’instabilité entretenue et encouragée, contrairement à tous les principes qui régissent l’organisation hospitalière », a déclaré cette dernière.

 

Des solutions personnalisées pour les familles
Dans ce même communiqué, l’AP-HP ajoute qu’« il n’est pas acceptable de continuer à transmettre aux familles des informations mensongères et de les encourager elles-mêmes, à mettre en cause les mesures prises par l’AP-HP pour organiser leur prise en charge. » Des déclarations qui répondent à la colère de certains parents lors de l’annonce de la fermeture du centre. Ces parents avaient débuté une grève de la faim pour que les méthodes thérapeutiques peu communes du Dr Delépine jugées inadaptées par l’AP-HP – à l’origine de la fermeture du centre – soient employées à l’hôpital Ambroise-Paré.

 

"Des discussions ont eu lieu jeudi soir avec les familles, et des solutions ont été trouvées" affirme l'AP-HP. Sur les quatre patients encore hospitalisés à Garches, deux ont pu retourner à leur domicile, où un suivi médical sera assuré. Les deux autres ont été transférés à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif (Val-de-Marne). Mais si l'AP-HP assure avoir maintenu le dialogue tout au long de la soirée, les familles ne sont pas aussi catégoriques. « Il n’y a eu aucun dialogue avec des responsables de l’AP-HP, comme cette dernière l’affirme », proteste Carine Curtet, présidente de l’association Ametist, interrogée par Le Parisien.

L'association a donc saisi la justice. Le 13 août, deux audiences doivent se tenir au tribunal administratif de Cergy-Pontoise : une pour statuer sur la décision de non-acceptation de cumul emploi-retraite de Mme Delépine et l'autre pour exiger la continuité des soins. L'association Amétist a aussi organisé le 9 août une marche au départ de l'hôpital Ambroise-Paré. 

 

Une semi-victoire est toutefois à souligner : face à la mobilisation, l’AP-HP a tout de même décidé de laisser les parents poursuivre les traitements en cours. L'unité d'oncologie pédiatrique de l'hôpital Ambroise-Paré en assurera la continuité. Mais ils ne seront plus proposés aux nouveaux patients. L’AP-HP présentera mi-septembre un premier bilan sur l’état de la prise en charge des patients de la file active de l’unité.