Avec 56 nouveaux décès enregistrés en deux jours, l'épidémie d'Ebola ne faiblit pas en Afrique de l'Ouest. Le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) du 11 août s'établit désormais à 1069 tués et 1975 cas recensés. Face à ces chiffres, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a appelé, ce mardi, depuis le siège de l’ONU, à New York, la communauté internationale à répondre de toute urgence à la pénurie de personnel médical et d'équipements pour affronter cette épidémie.
Un manque de médecins, d'infirmières...
« J'appelle la communauté internationale à répondre de toute urgence à la pénurie de médecins, d'infirmières et d'équipements, dont des vêtements protecteurs et des tentes d'isolement », a déclaré M. Ban Ki-moon, estimant indispensable de faire face rapidement au manque de moyens que connaissent les trois principaux pays affectés, à savoir la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone. « Je reste en contact étroit avec la directrice générale de l'OMS, le Dr Margaret Chan. Dans les jours à venir, le système des Nations unies renforcera la façon dont nous faisons face à l'épidémie », a-t-il rajouté.
MSF assure des équipements de protection aux médecins en mission
De son côté, l'association Médecins Sans Frontières (MSF) a elle aussi repris cet appel à la mobilisation des professionnels de santé. Contacté par la rédaction de pourquoidocteur, le Dr Brigitte Vasset, directrice adjointe du département médical de MSF, confie : « Il y a encore vraiment besoin de gens spécialisés qui aillent travailler en Afrique de l'Ouest actuellement. Nous en avons dans tous les pays occidentaux. Je pense par exemple à des infectiologues, des anthroplogues...», a-t-elle poursuivi.
Leur mission : « former le staff médical au Nigeria, au Libéria, en Sierre Leone ou en Guinée afin que le personnel national puisse prendre en charge l'épidémie au sens large du terme, et la contenir. C'est-à-dire en traitant et en suivant correctement les patients malades, mais aussi en informant également davantage les populations locales sur la maladie », souligne-t-elle.
Par ailleurs, le Dr Brigitte Vasset reconnaît qu'après la contamination par le virus Ebola de plusieurs soignants travaillant en Afrique de l'Ouest, une peur s'est installée chez certains professionnels de santé.
Mais pour rassurer les futurs volontaires, cette médecin tient à préciser que des mesures drastiques ont été prises quand le personnel travaille auprès de malades confirmés. Parmi elles, « le fait de travailler toujours à deux, ou de porter en permanence un équipement de protection complet. »
Ecoutez le Dr Brigitte Vasset, directrice médicale adjointe de MSF : « On est toujours deux pour être sûr que l'autre ne fait pas de bêtises. De plus, on ne reste pas très longtemps au contact des malades car c'est la fatigue qui entraîne le risque d'erreur médicale...»
Une épidémie en France ? « Très peu probable », selon MSF
Enfin, cet appel à la mobilisation des médecins lancé par le Dr Brigitte Vasset se justifie d'autant plus que, selon elle, « il est peu problable que les pays occidentaux soient touchés par une épidémie de fièvre hémorragique liée au virus Ebola. C'est vers l'Afrique de l'Ouest que tous les efforts doivent tendre », conclut-elle.
Ecoutez le Dr Brigitte Vasset : « Ce n'est pas impossible qu'un cas isolé arrive en France. Mais a priori, chez nous, on a plutôt confiance en notre système de santé. Si quelqu'un est maladie il va aller voir son docteur. Du coup, une épidémie est très peu probable. »