Dans la plupart des pays du monde, on consomme trop de sel. Et cette consommation provoque chaque année 1,65 millions de décès de cause cardiovasculaire. C’est la conclusion d’une très large étude, qui vient d’être publiée dans le New England Journal of Medicine. Elle porte sur les trois quarts de la population adulte mondiale. Au total, 205 études menées dans 187 pays ont été analysées. Et les résultats sont sans appel. La consommation de sel est en moyenne le double de celle recommandée par l’Organisation mondiale de la santé, qui est de 2g par jour.
Aucune région du monde n’est épargnée, et les consommations moyennes varient de 2,18 g/j en Afrique subsaharienne à 5,5 g/j en Asie centrale. Et ces taux sont peut-être même inférieures à la réalité, car ils ont été mesurés à partir d’échantillons d’urine. En France, selon l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), la consommation de sel est estimée à 8g/j pour les hommes et à 6,5g/j pour les femmes.
Des décès dans les pays à faible revenu
Ces consommations sont responsables d’un dixième des décès par cause cardiovasculaire dans le monde. « Nous avons observé que 4/5ème de ces décès surviennent dans les pays à moyen et à faible revenu », précise John Powles, de l’Université de Cambridge et l’un des auteurs de l’étude. Celle-ci porte uniquement sur les décès de cause cardiovasculaire, mais le sel a également un impact sur les maladies rénales et le cancer de l’estomac. Les auteurs soulignent donc qu’une baisse de la consommation de sel ferait baisser la mortalité prématurée dans le monde.
Pour diminuer ses apports en sel, il vaut mieux éviter les plats préparés, la charcuterie, certains fromages ou encore les bouillons, très riches en sel.