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En Martinique et en Guadeloupe

Chikungunya : l'épidémie en baisse aux Antilles

Par Julian Prial

Huit mois après le début de l'épidémie de chikungunya aux Antilles, la progression du virus marque le pas dans les îles françaises, selon l'InVS. La Martinique et la Guadeloupe connaissent un répit.

Ernest/SUPERSTOCK/SIPA

Après huit mois d'une activité intense, l'épidémie de chikungunya est en baisse dans les Antilles française. C'est ce qu'a révélé il y a quelques jours la Cellule interrégionale d'épidémiologie (CIRE) de l'Institut de Veille sanitaire (InVS) dans son dernier point sur l'épidémie.

Une baisse confirmée en Martinique et Guadeloupe
En détails, elle indique qu'en Martinique, « l’épidémie se poursuit mais la tendance à la baisse s’est confirmée au cours des deux dernières semaines. » La baisse observée depuis la mi-juillet au niveau des passages aux urgences pédiatriques se poursuit également, note-t-elle. Le bilan là-bas fait donc état de 55 920 cas et 19 décès recensés depuis le début de l'épidémie.
Même constat en Guadeloupe, et dans ses îles proches, où « la diminution de la circulation virale observée depuis début juillet se confirme », affirme l'InVS, qui y a enregistré tout de même 73 120 personnes touchées (et donc immunisées) et neuf décès. Pas de quoi se réjouir toutefois pour les Guadeloupéens car selon un comité d'experts qui s'est réuni le 7 août la situation là-bas correspond toujours à celle d'une « épidémie généralisée ». Enfin, à Saint-Barthélemy aussi, « la circulation virale est en baisse depuis trois semaines », relève la CIRE. « La reprise de la circulation virale à Saint-Barthélemy, indiquée par l’augmentation du nombre hebdomadaire de cas cliniquement évocateurs entre la mi-mai et la mi-juillet, ne semble pas se poursuivre. Ce nombre est en diminution depuis la mi-juillet. »
Au total, depuis le 23 décembre 2013, il est estimé que 860 cas cliniquement évocateurs ont été vus en consultation médicale de ville à « Saint-Barth ». 

 

En Guyane, le virus continue sa progression
Cependant, dans ce bilan de la CIRE effectué en outre-Mer, il y a aussi quelques mauvaises nouvelles. Comme dans la partie française de Saint-Martin, premier foyer détecté mi-décembre, où « la circulation virale reste stable et modérée au cours des dernières semaines. » Bilan : 3 860 cas recensés et trois décès enregistrés.
Pire encore en Guyane, où « la circulation du virus continue sa progression, car de nouveaux foyers été identifiés». Pour le moment, 1 665 cas ont été recensés dans ce département de 230 000 habitants.
Interrogé par l'Agence France Presse Christian Meurin, directeur général de l'Agence régionale de santé de Guyane se veut toutefois rassurant.
« Notre situation n'est pas du tout comparable à celle des Antilles. Il n'y a pas de propagation généralisée », a-t-il commenté. Selon lui, celle-ci s'explique « par des foyers qui se sont intensifiés principalement à Cayenne qui concentre 55 % des cas. Essaimant dans les villes voisines de Matoury et Macouria », a-t-il poursuivi.

31 décès en outre-mer depuis le début de l'épidémie
Au total, depuis le début de l'épidémie, 135 425 personnes ont été touchées par le virus du chikungunya dans ces départements français d'outre-mer. Et trente et une d'entre elles sont même mortes des suites de cette maladie infectieuse tropicale.
Alors, pour tenter d'endiguer la progression du virus qui continue en Guyanne, des mesures ont été prises contre la menace que représentent les quelque 15 000 épaves de véhicules en tout genre, abandonnées dans des terrains privés, et qui sont de parfaits sites de reproduction pour le moustique-tigre.
De plus, les maires des municipalités guyanaises ont relancé récemment le ramassage des déchets via une mobilisation sociale dans les quartiers et des bennes ont été mises à disposition.
Et dans la frange littorale de ce territoire, où les habitants de bidonvilles n'ont pas l'eau courante, des caches ont été distribués pour obstruer les fûts servant à faire des réserves, où les moustiques Aedes se nichent.  Enfin, un arrêté interministériel autorise depuis début août l'utilisation dérogatoire d'un insecticide interdit pourtant en Europe. Il s'agit du malathion.