Les cas importés de chikungunya depuis les Antilles françaises continuent d' arriver en métropole ! En effet, dans son dernier point sur le chikungunya et la dengue, l’Institut de Veille Sanitaire (InVS) fait état de 722 cas suspects répertoriés en France métropolitaine entre le 1er mai et le 14 août. Parmi les cas confirmés, le chikungunya arrive nettement en tête.
Un risque d’épidémie
Au total, 250 personnes sont revenues en métropole infectées par l’arbovirus chikungunya après un voyage en zone endémique. Une hausse qui n’a rien d’étonnant puisque le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH) alertait déjà fin juillet sur ce risque. « Toutes les conditions sont réunies dans 18 départements du sud de la France métropolitaine pour une transmission du virus du chikungunya et, dans une moindre mesure, du virus de la dengue : un vecteur compétent (le moustique tigre), un grand nombre de voyageurs virémiques, des conditions climatiques favorables à la reproduction des moustiques et à la réplication virale chez le moustique », soulignaient alors les auteurs de l’article.
PACA, Rhône-Alpes et Midi-Pyrénées
Concernant les départements les plus touchés, c'est toujours la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur (PACA) qui reste la plus frappée par les deux virus transmis par le moustique tigre (Aedes albopictus). Elle affiche un compteur particulièrement élevé comparé aux autres régions françaises, avec 285 cas suspects en deux mois, dont 78 cas confirmés de chikungunya. Loin derrière arrivent les régions Rhône-Alpes (132 cas suspects) et Midi-Pyrénées (105 cas suspects).
Par ailleurs, la dengue continue, elle aussi, sa progression en métropole, avec 74 cas importés. C'est sept de plus qu'il y a à peine trois jours. Enfin, 4 co-infections dengue-chikungunya ont également été signalées aux agences régionales de santé.
Source : InVS
"DéCHIKtaj" : l'opération de lutte contre le chik en Martinique
Pour rappel, afin de lutter contre ce risque de « foyers épidémiques » dans le sud de la France, les outils de prévention et de surveillance se multiplient du côté des autorités sanitaires. En métropole, un « Plan anti-dissémination du chikungunya et de la dengue » a ainsi été mis en place. Les pontes et la colonisation du territoire par le moustique tigre sont, par exemple, surveillées. Et les cas suspects doivent obligatoirement être déclarés, tandis que la surveillance épidémiologique est renforcée lors de la période sensible qu'est la saison estivale.
Enfin, en Martinique, où l'insecte sévit davantage, une vaste opération de lutte contre le moustique vecteur du chikungunya a été organisée ces derniers jours sur l'ensemble de l'île, a appris Le Parisien auprès des institutions politiques et sanitaires locales.
Intitulée « DéCHIKtaj », cette opération à l'initiative des Conseils régional et général, des communes, des services de l'Etat et de l'Agence régionale de santé (ARS) a mobilisé des centaines d'acteurs. Ils ont procédé à des visites à domicile destinées à repérer et à détruire des gites à moustiques.
En l'espace de huit mois, le virus du chikungunya a déjà touché 115 000 personnes aux Antilles, et fait 39 décès.