Apprécier ses voisins réduit-il le risque de crise cardiaque ? C'est en tout cas ce que suggère une étude menée par des chercheurs américains publiée ce mardi dans la revue scientifique Journal of Epidemiology and Community Health.
Un risque de crise cardiaque réduit de 67 %
Pour parvenir à cette conclusion, ces scientifiques de l'Université du Michigan se sont intéressés à ce qui pourrait avoir un effet protecteur au niveau des relations interpersonnelles. Pendant quatre ans, l'équipe du Dr Eric Kim a ainsi analysé les comportements de plus de 5 000 adultes âgés en moyenne de 70 ans (dont deux tiers de femmes), et qui n'avaient pas de problème cardiaque connu au début de l'étude.
Ces derniers ont été invités à évaluer, sur une échelle de 7 points, leur sentiment d'appartenance à la communauté, l'existence de voisins susceptibles de les aider en cas de problèmes ou encore leur confiance dans la majorité des habitants du quartier. Les chercheurs leur ont également demandé s'ils trouvaient ces derniers amicaux.
Résultat, en analysant les 148 décès intervenus à la suite de crises cardiaques pendant la durée de l'étude, ils ont montré que les personnes ayant le score le plus élevé sur l'échelle de 7 avaient un risque de crise cardiaque réduit de 67 % par rapport à ceux ayant déclaré le score le plus faible. Et pour le Dr Kim, « il s'agit d'une réduction significative et à peu près comparable à celle pouvant être observée entre un fumeur et un non fumeur », a-t-il indiqué auprès de l'Agence France Presse.
Pas de conclusions définitives
Le chercheur précise toutefois que les résultats ont été obtenus « en tenant compte des principaux facteurs de risque des maladies cardiovasculaires comme l'âge, le sexe, le statut marital, le mode de vie, le poids ou encore des problèmes de santé comme le diabète et l'hypertension artérielle. »
Les scientifiques admettent que « d'autres facteurs de risques comme l'histoire cardiovasculaire familiale n'étaient pas connus et soulignent qu'il s'agit seulement d'une étude observationnelle ne permettant pas de tirer des conclusions définitives sur le sujet. »
Mais ils notent l'importance d'un « environnement social de voisinage en dehors de la famille et des amis, estimant qu'il est susceptible d'entraîner des comportements bénéfiques, comme la pratique d'une activité physique avec ses voisins par exemple. »