Les Rainbow Loom, ces bracelets multicolores qui ornent le poignet de beaucoup de petites filles et d’adolescents, peuvent être toxiques s’il s’agit de contrefaçons. En effet, une enquête menée par des chercheurs britanniques, relayée par le quotidien anglais Telegraph, révèle la présence d’une quantité élevée de produits chimiques dans les pendentifs vendus avec ces accessoires.
Non respect des normes sanitaires
Les chercheurs ont étudié la composition des pendentifs vendus de 16 marques de bracelets Rainbow Loom contrefaits. Des phtalates ont été repérés dans les pendentifs. L’utilisation de ces substances, que l’on retrouve fréquemment dans les objets de la vie quotidienne, est autorisée à 0,1 %. Mais les analyses de l’enquête britannique révèlent que le recours à ces produits dans les pendentifs étudiés dépasse les 50 %. Les accessoires sont donc susceptibles d’être toxiques pour ceux qui les portent. Le danger concerne particulièrement les enfants : « La peau des enfants est plus fine, plus perméable aux toxiques en général. La préoccupation générale ici est qu'ils mettent ces pendentifs dans la bouche. » a déclaré Robert Barucci, toxicologue à l'Inserm, sur Europe 1.
Des conséquences pour la santé
Les phtalates sont des plastifiants utilisés principalement pour assouplir le plastique ou stabiliser un parfum. On les retrouve dans plusieurs produits ménagers, mais aussi dans les industries du caoutchouc, de la photographie, des papiers, du carton et du bois. Plusieurs études ont prouvé que l’exposition à ces substances ou leur ingestion peuvent avoir des conséquences sérieuses sur la santé, même à faible dose : accouchements prématurés, puberté précoce chez les jeunes filles, problèmes de fertilité, implication dans le développement du diabète de type 2 et de l’obésité, risques d’allergies et d’asthme…
La plupart des contrefaçons Rainbow Loom sont vendues hors magasins : marchés, plages, couloirs de métro.... Il est donc conseillé de se rendre dans les points de vente officiels si l'on veut éviter d'en acheter une. Les clients peuvent également consulter l'emballage des bracelets. Si le label "CE" y est inscrit, c'est qu'il ne s'agit pas d'une contrefaçon.
Selon un rapport du Réseau Environnement Santé (RES) publié en 2012, la production mondiale de phtalates est de 3 millions de tonnes par an, soit près de 100 000 tonnes pour la France.