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Clarithromycine

Un antibiotique associé à un risque élevé de décès cardiaque

Par Julian Prial

La clarithromycine prescrit pour les angines ou les bronchites accroîtrait le risque de décès cardiaques, selon une étude danoise. Les chercheurs indiquent que le risque absolu reste très faible.

POUZET/SIPA

La clarithromycine présrnte-t-elle un risque ? Des chercheurs danois viennent de publier une étude selon laquelle cet antibiotique (Biaxin ou Zeclar du laboratoire américain Abbott et génériques), largement prescrit pour traiter des infections bactériennes courantes comme des angines ou des bronchites, pourrait augmenter le risque de décès cardiaque. Des résultats inédits publiés dans la revue médicale British Medical Journal (BMJ).

Un risque accru de décès cardiaques de 76 %
Pour parvenir à cette conclusion, ces scientifiques ont passé en revue près de 5 millions de traitements antibiotiques administrés entre 1997 et 2011 à des adultes danois âgés de 40 à 74 ans (4,3 millions avec de la pénicilline V, 588 000 avec la roxithromycine et 160 000 avec la clarithromycine, dérivé de l'érythromycine).
En comparant les 285 décès cardiaques survenus lors de l'administration de ces traitements, les chercheurs rapportent que la prise de clarithromycine était liée à un risque accru de décès cardiaque de 76 % par rapport à l'utilisation de la pénicilline V. Ce sur-risque disparait cependant dès que le traitement prend fin.En revanche, pour la roxithromycine, aucune différence n'a été observée ni pendant ni après le traitement.

Un risque "absolu" très faible
Côté explications, les chercheurs danois soulignent qu'il s'agit de la première étude de grande ampleur sur la sécurité cardiaque des macrolides. Et, selon eux, même si le risque absolu est « très faible », le nombre total de décès cardiaques potentiellement évitables « n'est pas négligeable » dans la mesure où la clarithromycine est l'un des antibiotiques « les plus couramment utilisés dans de nombreux pays ».
En conclusion, l'équipe danoise prétend que, « comme le risque absolu reste faible, les prescriptions médicales ne doivent pas être modifiées tant que leurs résultats n'auront pas été confirmés par une autre étude. »

Dans l'immédiat, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), n'a pas émis d'avis ou de recommandation à la suite de la publication de ces résultats.