Comment prévoir l’impensable ? Chaque année en France, entre 30 et 100 enfants de moins de quinze ans mettent fin à leur jour. Chez les 16-25 ans, le suicide est la deuxième cause de mortalité. Dans un rapport remis au gouvernement, le neuropsychiatre, Boris Cyrulnik, propose des pistes pour prévenir un mal encore tabou. Et l’ensemble de la presse y fait largement écho. « L’accident n’est pas accidentel lorsqu’une conduite le rend probable », écrit le spécialiste. Se pencher à une fenêtre, traverser la rue en courant, sauter d’un autobus qui roule à vive allure, voilà des signaux ou des mises en danger qui sont vus à tort comme de l’inconscience, explique Ondine Millot dans Libération. Pour l’enfant de moins de 8 ans, la mort n’est qu’une absence provisoire, réversible, reprend Boris Cyrulinik. « Je me suiciderais bien mais j’ai peur de le regretter », lui a confié l’un d’entre eux. L’étude des causes peut conduire à ce que le psychiatre appelle la génétique du suicide. Le cerveau des suicidés concentrerait beaucoup moins de sérotonine que chez les personnes décédées pour une autre cause. Plus tard, les «violences éducatives» marquent le parcours de plus de la moitié des enfants suicidaires : l’abandon, la maltraitance physique, l’agression sexuelle ou l’inceste. Pour repérer ces des signes avant-coureurs à peine signifiants, note le quotidien, l’auteur du rapport insiste sur la mise en place de formations spécifiques dans les métiers de la petite enfance. Une activité sportive ou sociale, une relation structurante avec un ami, un adulte peut aider un enfant à surmonter une crise suicidaire. Car après cette épreuve, la vie reprend le dessus.