Horaires décalés, nuits blanches…telles sont les conditions marginales des travailleurs de nuit. En 2012, 15,4 % de la population active, soir 3,5 millions de Français, sont dans ce cas, régulièrement (7,4 %) ou ponctuellement (8 %) , selon un rapport de la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES).
Les femmes plus touchées
En 20 ans, le nombre de salariés exerçant de manière régulière une activité nocturne a doublé (de 3,5 % à 7,4 %). Cette progression a été effectuée en majorité chez des femmes dont la proportion a globalement doublé depuis 1991. La part des hommes a, quant à elle, augmenté de 25 %. Ces derniers restent toutefois restent toutefois plus nombreux que les femmes(21,5 % contre 9,3 %.) loi.
Les emplois regroupant le plus de travailleurs nocturnes comptent également une part plus importante d’hommes. C’est le cas pour les militaires (72 %) et les conducteurs de véhicule (42 %.) Juste derrière se trouvent les infirmières et sage femmes (42 %) et les aides-soignants (25%). Ces emplois sont occupés par 90 % des femmes. Dans son rapport, la Dares explique ces différences par une probabilité plus faible chez la femme de travailler la nuit notamment pour des raisons familiales, d’âge et de statut d’emploi. Mais ces dernières exposent leur corps à plus de risques que les hommes en travaillant de nuit.
Agmentation du risque du cancer du sein
En 2012, un rapport de l’Inserm indiquait que le travail de nuit peut être un facteur de risque de cancer du sein, au même titre que certaines mutations génétiques, qu’un âge tardif à la première grossesse ou que les traitements hormonaux. Les chercheurs ont montré que ce risque de développer un cancer du sein était augmenté de 50 % chez les femmes ayant commencé à travailler de nuit, avant d’avoir eu une première grossesse à terme. Les auteurs expliquent ce phénomène par le fait que, avant une 1ère grossesse, les cellules de la glande mammaire ne sont pas complètement arrivées à maturation. De ce fait, les cellules non matures sont plus vulnérables aux effets cancérogènes extérieurs.
Chez les femmes comme les hommes, le travail de nuit peut également nuire à l’humeur, la digestion et le sommeil. Mais il accroît aussi le risque d’accidents cardiovasculaires. L’isolement social, provoqué par le rythme horaire décalé est également un facteur à prendre en compte.
Le Code Pénal du travail établit que tout travail ayant lieu entre 21 h et 6 h correspond à un travail de nuit. Un salarié exerçant régulièrement une activité professionnelle durant ces tranches horaires est considéré comme un travailleur nocturne.