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Enquête de 60 millions de consommateurs

Code couleurs sur les aliments : un 1er test concluant

Par la rédaction

60 millions de consommateurs a expérimenté le dispositif du code couleur indiquant la qualité nutritionnelle des aliments. Résultat, de grandes disparités existent sur les produits d'une même gamme.

BEBERT BRUNO/SIPA
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Le projet d’instaurer un code couleur clair et visible sur les étiquettes des aliments en fonction de leur qualité nutritionnelle fait partie du projet de loi qui sera confirmé et précisé à la rentrée par la ministre de la Santé, Marisol Touraine. En détails, cette mesure promue par le Pr Serge Hercberg, nutritionniste, comprend cinq couleurs (vert, jaune, orange, fushia, rouge), attribuées selon quatre critères : la densité énergétique, la teneur en sucres simples, en graisses saturées et en sel. Un dispositif que 60 millions de consommateurs a testé dans son dernier numéro.

Des céréales plus ou moins recommandées
Pour tester ce dispositif pas encore en vigueur, l'Institut national de la consommation (INC) a effectué une simulation en prenant une centaine de produits parmi quatre grandes catégories d'aliments. Après avoir listé les données nutritionnelles affichées sur l'emballage, elle a calculé le score de qualité nutritionnelle tel que l'a retenu le laboratoire de Serge Hercberg. « Avec des résultats probants », selon le magazine.

Par exemple, toutes les céréales analysées (présentes dans nos grandes surfaces) ne sont pas recommandées. La grande majorité de celles qui ont été sélectionnées attestent en effet d'une qualité moyenne (orange) à médiocre (rose), à l'exception de deux produits que l'on peut consommer sans limites particulières, tout en restant dans des quantités raisonnables, précise l'enquête. 
Les céréales qui arrivent en première position décrochent pour leur part une pastille jaune en partie grâce à leurs faibles teneurs en sel et en acides gras saturés. Les secondes céréales elles, sont peu salées et peu sucrées.

Choisir les pizzas au légumes plutôt qu'aux fromages
Pour les pizzas testées, mieux vaut choisir celles aux légumes plutôt qu'aux fromages. En effet, les pizzas sans fromage (Quatre saisons, score jaune) ont une valeur calorique légèrement inférieure à celles des recettes avec fromage. Et pour les pizzas avec fromage, l'éventail des couleurs est large, du jaune au rose. Cette disparité tient à la nature et à la quantité des fromages plus ou moins gras et salés.

Des produits panés de qualité, sauf les cordons bleus
Par ailleurs, s'agissant des produits panés testés par l'INC, les résultats sont plutôt rassurants. Selon l'Institut, « ils témoignent des efforts des industriels pour améliorer peu à peu leurs profils nutritionnels. » 
Par exemple, les produits à base de poissons (bâtonnets et croquettes) présentent un score nutrionnel très bon, voir correct. Seul bémol, les scores des cordons bleus qui pâtissent pour leur part de la présence de jambon et de fromage, des ingrédients plutôt salés et gras. Dix de ces produits sur douze se situent dans la zone orange.  

Les fabricants contraints à améliorer leurs produits
Enfin, côté desserts, mieux vaut les déguster avec modération. Il existe, selon 60 millions, de vrais écarts entre les différentes familles d'un rayon, et à l'intérieur d'une même famille. Mais le plupart d'entre eux sont jugées « caloriques, chargées en sucres simples, en graisses saturées et en sel. » Les cheesecakes d'une grande marque écopent même d'un carton rouge. 
Les autres desserts à consommer avec retenue sont les crèmes brûlées et le tiramisu. Ils sont jugés gras et de ce fait étiquetés en rose. 
Ainsi, 60 millions juge ce dispositif « positif ».
Interrogé par les médias, le rédacteur en chef du mensuel, Thomas Laurenceau, confirme qu'un tel outil, peu importe sa forme, « serait utile aux consommateurs. Certes, il a ses limites ; il donne des résultats assez grossiers, mais suffisants pour un premier tri », précise-t-il. « Au consommateur, ensuite, de choisir en meilleure connaissance de cause le produit qui lui convient. »
Selon lui, « cette nouvelle codification devrait également inciter les fournisseurs d’aliments à améliorer la qualité nutritionnelle de leurs produits. »