Une couleur appétissante, un bon goût grillé. Ces arguments commerciaux rendent populaire l’usage de colorants caramels dans les produits transformés. Ils présentent toutefois des risques pour la santé des consommateurs, comme le rappelle l’Institut Scientifique de Santé Publique (WIV-ISP).
Colas, bières, sauces, vinaigres, glaces… La liste des aliments contenant des colorants caramels est longue. Le problème, c’est que la recette traditionnelle (eau et sucre) n’est pas toujours respectée, et dans certains cas, de l’ammoniac ou des sulfites sont ajoutés. Lorsqu’elles sont chauffées, 4 classes (E150a, E150b, E150c, E150d) forment des « substances néoformées » potentiellement toxiques : THI, 5-HMF, 2-MEI et 4-MEI. La première est un immunosuppresseur, les deux dernières des « cancérigènes possibles » pour l’homme selon le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC).
Un étiquetage obscur
En avril dernier déjà, la revue américaine Consumer Reports - équivalent de l’UFC Que Choisir - a alerté sur de nombreux sodas et sirops d’érable contenant le colorant 4-MEI. Comme l’institut belge, ils ont pointé un étiquetage obscur et trompeur : « colorant caramel. »
Si une faible exposition ne pose a priori pas de problème, l’Agence européenne de sécurité alimentaire (EFSA) reconnaît que des risques existent. Elle recommande donc de « maintenir les concentrations de substances à des niveaux aussi bas que possible », sans toutefois donner de référence.
A l’occasion de la publication d’un nouvel outil de calcul des concentrations, l’Institut Scientifique de Santé Publique invite les consommateurs à rester attentifs aux étiquetages. Car certains consommateurs, les enfants particulièrement, ingurgitent de fortes quantités de colorants caramels.