Existe-t-il des personnes plus à risque de mourir prématurément des risques liés au tabagisme ? C'est en tout cas ce qu'avancent ce mardi des chercheurs de l'Université de Copenhague et de l'Hôpital Universitaire de Copenhague qui ont suivi durant 10 ans 55 568 participants, dont 32 823 fumeurs. Et selon eux, ce constat aurait pour origine, une explication génétique. Des résultats inédits publiés il y a quelques jours dans la revue scientifique International Journal of Epidemiology.
Un gène du tabac
Durant la période de suivi, il y a eu 3 430 décès enregistrés. L’analyse épidémiologique confirme par ailleurs deux conclusions déjà connues : le tabagisme est associé aux décès prématurés, et les gros fumeurs ont un risque accru de 75 % de décès à 10 ans comparé à ceux qui n'ont jamais fumé.
Jusqu'ici rien de nouveau, sauf que l'analyse génétique effectué par ces scientifiques sur les participants a révélé un « gène du tabac » (variante de CHRNA3), qui favoriserait un tabagisme élevé, et donc le risque de décès prématuré.
Ceux qui ont cette variante génétique fument 20 % de plus
En détails, Børge Nordestgaard, principal auteur de l'étude, explique que « si ce gène n'a aucune influence sur l’expérimentation ou l’arrêt du tabac, il impacte la consommation des fumeurs réguliers. Ainsi, les sujets qui ont hérité de cette variante génétique, de leurs 2 parents, vont fumer jusqu’à 20 % de plus que ceux qui ne portent pas la variante. Ces porteurs présentent des niveaux de nicotine dans le sang plus élevés. Ils ont aussi un risque accru de 14% de décès prématuré », conclut-il.
Pour rappel, le tabagisme est associé à des décès prématurés à cause des cancers et des maladies cardiovasculaires qu'il est susceptible d'entraîner.