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Etude sur 3 500 enfants

Grossesse : les antidépresseurs associés à un risque d’hyperactivité de l'enfant

Par Sandrine Chauvard

La prise d’antidépresseurs, surtout pendant le 1er trimestre de la grossesse, pourrait augmenter le risque d’hyperactivité chez l’enfant, selon une étude américaine.  

Rafael Ben-Ari/Chameleo/REX/SIPA

C’est en cherchant à confirmer un lien supposé entre la prise d’antidépresseurs et la survenue de l’autisme chez l’enfant, que des scientifiques ont trouvé une toute autre conséquence. Ces médicaments, pris surtout pendant le premier trimestre de la grossesse, augmenteraient le risque d’hyperactivité chez l’enfant. Les chercheurs du Massachusetts General Hospital, publient leurs travaux dans Molecular Psychiatry, une revue du groupe Nature.


Pas de lien avec l'autisme

Ils ont mené une étude à partir des données de santé d’un centre de soins du nord-est des Etats-Unis, sur plus de 1300 enfants autistes et 2200 enfants souffrant de troubles de déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH). Ces troubles toucheraient 3 à 5 % des enfants en âge scolaire en France, et se traduisent par des difficultés de concentration, des difficultés à rester en place, et des comportements impulsifs.
A l’origine, l’objectif de l’étude était de savoir s’il existait un lien entre l’exposition in-utéro aux antidépresseurs et la survenue d’autisme, comme le suggéraient certains travaux. Or, les résultats ont montré que ce lien n’était pas significatif. En revanche, l’association entre la prise d’antidépresseurs pendant la grossesse et le risque d’hyperactivité chez l’enfant était elle significative.

Les auteurs soulignent cependant que ce risque reste modeste. Et le psychiatre britannique Guy Goodwinn, estime dans un commentaire qu’il faut rester prudent, l’effet observé pouvant être dû au risque génétique accru, hérité de la mère, de souffrir de troubles psychiatriques.

En France, les antidépresseurs ne sont pas contre-indiqués pendant la grossesse, même s’il vaut mieux s’en passer lorsque c’est possible. Des études ont montré que certains d’entre eux augmentent les risques d’hypertension artérielle pulmonaire chez le bébé.