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7 centres menacés de fermeture

Seine-Saint-Denis : plus de crédits pour dépister la tuberculose et les MST

Par Léa Drouelle

La Seine-Saint-Denis s'est vue refuser les subventions pour ses centres de dépistage MST et tuberculose par le gouvernement. Le département est particulièrement touché par cette maladie.

ALIX WILLIAM/SIPA

La situation est critique en Seine-Saint-Denis (93). Mardi 26 août, le président PS du Conseil général, Stéphane Troussel, a annoncé que le département ne pouvait plus assurer le financement des centres de dépistage de la tuberculose et des maladies sexuellement transmissibles (MST). Cette déclaration fait suite à la décision de l’Etat de retirer les subventions prévues à cet effet.

 

Un problème de santé publique
Ces aides s’élevaient à 1,5 million d’euros par an, représentant ainsi 15 % du budget sanitaire du département. Sans elles, sept centres pourraient fermer leurs portes. « Cela poserait un problème de santé publique avec un développement des formes multirésistantes », précise le Dr Jeanine Rocherfort, déléguée générale de l’association Médecins du monde, située à Saint Denis.
En effet, la situation est particulièrement alarmante dans ce département qui est non seulement l’un des plus pauvres de France mais surtout l’un des plus touchés par la tuberculose et les MST.
En première ligne, des patients sans couverture maladie, au statut précaire et ne maitrisant pas la langue française. L’Etat envisage également de supprimer les subventions accordées aux dépistages itinéraires. Ces opérations permettent la prise en charge dans les bidonvilles et les foyers d’immigrants. « Nous sommes dans une situation d’économie forcenée », dénonce Stéphane Troussel. 


31 personnes par an sont touchées 
La tuberculose est une maladie contagieuse qui s’attaque habituellement aux poumons, et parfois à d’autres parties du corps, comme les reins, les ganglions et les os. Les causes de la maladie sont multiples : malnutrition, VIH, consommation excessive d’alcool et de drogues… Un traitement avec des antibiotiques permet d’en guérir, à condition que le patient fasse preuve d’une observance exemplaire. Entre 2000 et 2010, l’Île-de-France a déclaré plus de 26 000 cas de tuberculose. Une nette diminution s’est amorcée jusqu’à 2006, pour ensuite se stabiliser.
En 10 ans, le nombre de cas est passé de 49 à 22 pour un million d’habitants dans toute l’Ile-de-France à l’exception de la Seine-Saint-Denis, où 31 personnes pour 100.00 habitants sont touchées par la tuberculose chaque année. Soit quatre fois la moyenne nationale, selon l’Institut national de veille sanitaire. Le nombre de MST y est également élevé.

En guise de protestation contre le gouvernement, le département a rompu son partenariat santé avec l’Etat jusqu’à nouvel ordre. L’accord comprenait également le dépistage de certains cancers et les vaccinations.