« Protéger la santé des effets du changement climatique », telle est la mission que se sont donnés les experts du climat et de la santé publique de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) réunis pendant trois jours à Genève (Suisse). L'Organisation apporte ainsi son soutien aux politiques de promotion de la santé face au réchauffement climatique, et indique qu'il est « urgent » de définir une action plus concrète et plus systématique sur ce sujet.
250 000 décès de plus par an dès 2030 ?
Parmi les propositions énoncées, l'OMS préconise, par exemple, « des changements dans les politiques énergétiques et des transports qui pourraient éviter chaque année des millions de décès dus aux maladies provoquées par les niveaux élevés de pollution de l’air. »
Mais aussi, « de bonnes politiques énergétiques et des transports (qui) pourraient également permettre de réduire la charge de morbidité associée à la sédentarité et aux accidents de la circulation. »
Enfin, elle indique que les mesures d’adaptation au changement climatique permettraient de sauver des vies partout dans le monde en préparant mieux les communautés à faire face aux effets de la chaleur, de conditions climatiques extrêmes, des maladies infectieuses et de l’insécurité alimentaire.
En chiffres, l'OMS estime qu'entre 2030 et 2050, le changement climatique entraînera près de 250 000 décès de plus par an, dus à la malnutrition, au paludisme, à la diarrhée et au stress lié à la chaleur.
Sans actions, les populations vulnérables seront les plus touchées
Face à ces chiffres alarmistes, l’OMS et ses partenaires mettent en lumière l’importance qu’il y a à agir maintenant pour aider à protéger la santé des générations présentes comme des générations futures.
« Les populations vulnérables, les plus pauvres, les populations défavorisées et les enfants sont parmi ceux qui subissent le plus lourd fardeau des impacts liés au climat et des maladies qui leur sont associées (...) qui tuent déjà des millions de personnes chaque année », a déclaré le Dr Flavia Bustreo, sous-directeur général de l’OMS chargée de la santé de la famille, de la femme et de l’enfant.
« Faute d’une action efficace pour atténuer les effets défavorables du changement climatique sur la santé et s’y adapter, la société sera confrontée à l’un des plus grands défis sanitaires qu’elle ait eu à relever », a-t-elle poursuivi.
Enfin, face à ce constat, un motif d'espoir subsiste, car l’atténuation du changement climatique peut apporter des bénéfices immédiats et importants pour la santé, a indiqué pour sa part le Dr Maria Neira, directeur du Département OMS Santé publique, déterminants sociaux et environnementaux de la santé.
« L’exemple le plus parlant est la pollution de l’air, qui en 2012, était responsable de sept millions de décès – soit un décès sur huit dans le monde. On dispose désormais d’éléments probants montrant que l’atténuation des effets du changement climatique permettrait de réduire cette mortalité », a-t-elle conclu.