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Congrès de la Société européenne de cardiologie

Insuffisance cardiaque : un traitement prometteur réduit la mortalité de 20 %

Par Audrey Vaugrente

Une meilleure survie, dans de meilleures conditions. Présenté à un congrès de cardiologie, le LCZ696, nouveau candidat au traitement de l’insuffisance cardiaque, livre des résultats inespérés.

B.R. PRODUCTIONS/SIPA
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Une petite révolution dans le traitement de l’insuffisance cardiaque ? C’est ce qu’espèrent les Dr Milton Packer et John McMurray, principaux co-auteurs d’une étude évaluant les bénéfices d’un nouveau médicament, le LCZ696, sur le traitement de référence, l’énalapril. Ils ont présenté les résultats complets de leurs recherches au Congrès de la société européenne de cardiologie (ESC 2014), qui se tient à Barcelone (Espagne) du 30 août au 3 septembre. Leurs conclusions sont également parues dans le prestigieux New England Journal of Medicine.

 

Une supériorité sur le traitement de référence

Le LCZ696, mis au point par Novartis, bénéficie d’un statut d’examen prioritaire aux Etats-Unis. Début 2015, il devrait également être enregistré en Europe, a annoncé le laboratoire. L’essai PARADIGM-HF, dont les résultats sont aujourd’hui publiés, a montré ses ambitions dès le début. Mené sur près de 8 400 patients souffrant d’insuffisance cardiaque sévère, il se mesure au traitement de référence, l’énalapril. Un premier groupe a pris, en complément du traitement habituel, 200 mg de LCZ696 deux fois par jour. Le second a pris, également deux fois par jour, 10 mg d’énalapril.

 

Rapidement, le nouveau médicament s’est fait remarquer : « Nous avons été agréablement surpris de constat que l’ampleur de sa supériorité était si forte que l’essai a été arrêté plus tôt par les comités éthiques », se souvient le Dr Milton Packer. Le traitement est même « appelé à changer la prise en charge des patients avec une insuffisance cardiaque chronique dans les années à venir », selon lui.

 

Un médicament sûr

Ce « bénéfice écrasant » porte à la fois sur la survie et les symptômes de l’insuffisance cardiaque. A 27 mois, le risque de décès d’origine cardiovasculaire recule de 20 %, celui d’hospitalisation de 21 % par rapport à l’énalapril. Le risque de décès, toutes causes confondues, est également réduit par le médicament, de même que la puissance des symptômes et les limitations physiques induites par la maladie.

« La supériorité du LCZ696 sur l’énalapril ne s’accompagne pas de problèmes de sécurité importants », complète le Dr Packer. Et, si les patients sous LCZ696 souffrent un peu plus d’hypotension symptomatique, cela n’occasionne que rarement un arrêt du traitement. D’ailleurs, quand 12 % des patients sous énalapril arrêtent leur traitement avant un événement indésirable, ce n’est le cas que pour 10,7 % des patients sous LCZ696.

 

« Tout ce qu’on demande à un nouveau traitement de l’insuffisance cardiaque (ou d’autres maladies chroniques), c’est qu’il permette aux patients de vivre plus longtemps, ne pas aller à l’hôpital et se sentir mieux », résume le Dr Packer. « Et ce sont exactement les bénéfices que nous avons démontré avec le LCZ696. »