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Hippocrate : le film qui radiographie l'hôpital

Par Cécile Coumau

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La critique est unanime ! Le film « Hippocrate » qui sort sur les écrans aujourd'hui est un cocktail très réussi. Ce qui ressort de la lecture de la presse ce matin, c'est que le réalisateur, Thomas Lilti, est parvenu à décrire le quotidien de l'hôpital avec réalisme sans déprimer le spectateur. « Un film de blues qui ne donne pas le blues sans se déguiser en comédie : c’est l’équilibre subtil qu’atteint "Hippocrate" », estime le Parisien. Pour La Croix, « cette radiographie hyperréaliste de l’univers hospitalier excelle autant à saisir le réel avec tact qu’à construire une fiction bien écrite, souvent drôle, quelquefois bouleversante, à la dramaturgie forte. Une immersion dans une institution de notre système de santé à la fois distrayante et instructive. »


Ce doux mélange vient sans doute du réalisateur. Thomas Lilti a deux passions dans la vie : la médecine – il est médecin lui-même – et le cinéma. « Hippocrate », c'est d'ailleurs l'histoire de Benjamin, un jeune interne qui fait ses premiers pas dans un hôpital parisien. Et Benjamin a évidemment beaucoup de points communs avec le jeune Thomas.


« Hippocrate » passe en revue tous les maux de l'hôpital : manque de personnel, manque de moyens, mais, comme le souligne Le Monde, il n'y a pas dans cet exposé de « côté catalogue » car il y a de la part du réalisateur « cette volonté opiniâtre de ne rien laisser de côté, de tout montrer pour mieux faire comprendre ». Mieux comprendre aussi les dilemmes personnels du jeune interne confronté à l'erreur médicale, à la fin de vie des patients. Mais « Hippocrate » n'est pas une charge contre l'hôpital d'aujourd'hui. Comme le note le Parisien, « dans le service qu’anime son père, le jeune interne se prend de plein fouet la réalité de l’hôpital (...). Benjamin découvre aussi, bouée de sauvetage inattendue, la cohabitation avec un FFI («  faisant fonction d’interne  ») ». Un portrait de médecin étranger qui, là encore, est tout en finesse. Il montre à la fois la dure réalité – ces médecins font fonctionner l'hôpital et sont moins bien payés – et participe au plaisir des spectateurs. L'amitié qui se noue entre le jeune interne et ce FFI fait que ce film est une fiction à part entière, pas un documentaire.