Les cas importés de chikungunya depuis les Antilles françaises continuent d'arriver en nombre en métropole ! En effet, dans son dernier point sur le chikungunya et la dengue, l’Institut de Veille Sanitaire (InVS) fait état de 888 cas suspects répertoriés en France métropolitaine entre le 1er mai et le 29 août 2014. Parmi les cas confirmés, le chikungunya arrive nettement en tête.
Un risque d’épidémie
Au total, 299 personnes sont revenues infectées par l’arbovirus chikungunya après un voyage en zone endémique. Une hausse qui n’a rien d’étonnant puisque le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH) alertait déjà fin juillet sur ce risque. « Toutes les conditions sont réunies dans 18 départements du sud de la France métropolitaine pour une transmission du virus du chikungunya et, dans une moindre mesure, du virus de la dengue : un vecteur compétent (le moustique tigre), un grand nombre de voyageurs virémiques, des conditions climatiques favorables à la reproduction des moustiques et à la réplication virale chez le moustique », soulignaient alors les auteurs de l’article.
PACA, Rhône-Alpes et Midi-Pyrénées
Concernant les départements les plus touchés, c'est toujours la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur (PACA) qui reste la plus frappée par les deux virus transmis par le moustique tigre (Aedes albopictus). Elle affiche un compteur particulièrement élevé comparé aux autres régions, avec 362 cas suspects en deux mois, dont 93 cas confirmés de chikungunya. Loin derrière arrivent les régions Rhône-Alpes (157 cas suspects) et Midi-Pyrénées (119 cas suspects).
Par ailleurs, la dengue stagne en métropole, avec 103 cas importés. 4 co-infections dengue-chikungunya ont également été signalées aux agences régionales de santé.
Enfin, le 20 août 2014, un cas autochtone de dengue (transmission locale) a été confirmé dans le département du Var par le Centre National de Référence des arbovirus. La personne n’avait pas voyagé en zone de circulation de la dengue dans les 15 jours précédant l’apparition des symptômes. Il s’agit du premier cas autochtone de dengue en France métropolitaine en 2014.
Source : InVS
Des cas suspects autochtones en cours d'investigation
Sur ce point, l'ARS Paca confirme une nouvelle fois à pourquoidocteur que d'autres malades suspects (chikungunya et dengue) sont actuellement sous surveillance. Certains d'entre eux ont un point commun, ils n'ont pas voyagé dans une zone endémique et sont restés en métropole lors des dernières semaines.
« A l'heure actuelle, on a 37 cas qui sont en cours d'investigation en région Paca. Parmi eux, il y a des suspicions de cas importés, mais aussi autochtones. Mais pour ces derniers, il faut une confirmation sérologique par le Centre national de référence (CNR). Les résultats devraient arriver dans quelques jours », expliquait récemment à notre rédaction le Dr Elisabeth Lafont, responsable de la cellule de veille, d’alerte et de gestion sanitaire-ARS Paca.
Celle-ci concluait l'entretien en rappelant que les autorités ne peuvent lutter seules contre ces maladies infectieuses tropicales, et que la population reste le principal acteur de la lutte. Cela en adoptant les bons gestes visant à empêcher la prolifération du moustique vecteur de la maladie, en se protégeant des piqûres, et enfin en consultant immédiatement son médecin en présence de symptômes évocateurs, en particulier au retour d’un voyage en zone tropicale.