Alors que l’épidémie du virus Ebola a déjà fait 491 morts en Sierra Leone ( Afrique de l’Ouest) depuis le printemps dernier, le pays a décidé de recourir à une mesure radicale pour endiguer l’épidémie. Pendant 3 jours, du 19 au 21 septembre, les habitants devront rester cloîtrés chez eux.
Une mesure inappropriée
L’organisation Médecin Sans Frontières (MSF), qui lutte sans relâche contre l’épidémie du virus depuis mars 2014, juge cette mesure inappropriée et potentiellement dangereuse. « Elle peut compromettre la confiance entre la population et les professionnels de santé et conduire à une dissimulation de cas de maladie, ce qui pourrait pousser les malades à se faire traiter en dehors du système de santé», prévient MSF. Un des porte-paroles du gouvernement de la Sierra Leone a précisé que « le personnel de santé et celui des organisations non gouvernementales feront du porte-à-porte pour détecter des cas probables de maladie d’Ebola cachés par leurs parents dans les maisons ». Mais, pour MSF, « il sera extrêmement difficile aux agents de santé d’identifier présentement les cas à travers le porte-à-porte» car «cela nécessite une certaine expertise».»
Etat d'urgence
Il y a quatre jours, MSF a déclaré qu’ après six mois de la pire épidémie d'Ebola de l'histoire, le monde est en train de perdre la bataille pour la contenir. Et dans son plan d'action contre le virus présenté la semaine dernière, l'OMS est, elle aussi, loin d’être optimiste :« Le nombre réel de cas pourrait être entre deux et quatre fois plus important que celui rapporté. Le virus est susceptible de contaminer plus de 20 000 personnes », a récemment affirmé l'un de ses dirigeants. »
Il n’existe pas à l’heure actuelle de vaccin homologué contre la maladie ni de traitement spécifique.
