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Complémentaire santé : la riposte des particuliers

Par Philippe Berrebi

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Pour l’instant, c’est un rébellion silencieuse, mais pour combien de temps encore ? Particuliers, associations, start-up ou villages, de plus en plus de Français se rassemblent pour mettre en place de nouveaux produits d’assurance, nous apprend Daniel Rosenweg dans Le Parisien. « Avec toujours le même objectif, écrit le journaliste, améliorer le remboursement des dépenses de santé, pour le même prix voire moins cher que les organismes installés sur ce marché. »
Et les laissés-pour-compte des complémentaires sont légions. 3 millions de Français n’ont pas les moyens de s’offrir une assurance santé. Et un personne sur trois renoncerait à certains soins en raison de la faiblesse des prestations proposées par leur complémentaire.

Ce sont donc des signaux d’alerte envoyés aux politiques et à un marché en pleine restructuration. Mais au profit de qui ? « Ces organismes seraient-ils plus occupés à sauver leur peau qu'à faire preuve d'innovation ? », demande le quotidien. La guerre fratricide à laquelle se sont livrés depuis 10 ans assureurs, mutuelles et autres instituts de prévoyance a conduit à une hécatombe. Sur les 1 702 organismes existants en 2001, il en reste aujourd’hui 634.
Au passage, le nombre de mutuelles a été divisé par trois et les grands principes de la solidarité d’après-guerre on volé en éclats. Fini le temps ou les bien-portants cotisaient pour les malades, aujourd’hui, souligne le journal, les complémentaires ont inventé les contrats cloisonnés pour améliorer leur rentabilité.  Chaque génération payant désormais en fonction de ce qu'elle coûte, les seniors ont vu leurs cotisations exploser.

Certes, à partir de 2016, toutes les entreprises devront proposer une couverture complémentaire à leurs salariés. Mais en augmentant fortement les taxes des contrats santé, les gouvernements successifs se sont défaussés sur les complémentaires pour faire le sale boulot : mettre en place une médecine à deux vitesses avec une sélection par l’argent.