La farine a été identifiée comme la cause principale d'asthme professionnel en France. C'est la conclusion d'une nouvelle étude, qui a été présentée au Congrès international de l'European Respiratory Society (ERS) ce dimanche à Munich (Allemagne).
20 % des allergies professionnelles liées à la farine
Cette recherche, la plus importante de son genre à avoir été menée en France, visait à découvrir quelle était la principale cause d'allergie au travail. Pour trouver le principal coupable, une équipe de scientifiques, menée par le Pr Frédéric De Blay (CHRU de Strasbourg), a analysé sur une période de 3 ans les 330 cas d'asthme professionnel répertoriés entre 2008 et 2011 dans 6 départements français. Les données ont été transmises par un réseau de médecins spécialisés en santé au travail.
Résultat, la farine a été identifiée comme la cause principale d'asthme professionnel, vue dans 20 % des cas. Suivie de près par les composés d'ammonium quaternaires souvent trouvés dans les produits de nettoyage, vus dans 15 % des cas.
Par ailleurs, ces scientifiques ont indiqué que les femmes étaient plus susceptibles d'être diagnostiqués avec de l'asthme professionnel que les hommes.
La profession de boulanger-pâtissier est la plus touchée
En outre, les taux d'incidence d'asthme profesionnel ont été plus élevés chez les travailleurs qualifiés et non qualifiéss, par rapport aux agriculteurs. Et le taux d'incidence le plus élevé a été observé chez les personnes travaillant dans la fabrication de produits alimentaires et boissons. Les boulangers-pâtissiers et certains salariés de l’agroalimentaire (279 cas/million et par an) sont donc les professions les plus touchées.
Viennent ensuite les professionnels de santé et agents de nettoyage. Les coiffeurs ferment ce classement des métiers les plus à risques d'asthme professionel car ils utilisent des produits de coloration hautement allergisants.
Pour le Pr Frédéric De Blay, auteur principal, « cette étude nous a donné une compréhension détaillée des cas d'asthme professionnel en France. Elle nous montre où les gens sont le plus exposés à des agents nocifs, et quels sont ceux qui ont le plus de risques d'être affectés (femmes). Ces résultats sont importants car ils peuvent aider à mettre en place les futures méthodes de prévention pour s'assurer que les gens qui sont à risque d'asthme professionnel soient protégés contre elles », a-t-il conclu.