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Etude chez la souris

Allergie aux arachides : une piste de traitement grâce à une bactérie

Par Léa Drouelle

Des chercheurs américains ont récemment testé l'effet anti-allergène d'une bactérie sur des souris. Cette bactérie pourrait permettre de traiter l'allergie aux arachides. 

Chameleons Eye/REX/REX/SIPA
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Margarine, soupe, bière, biscuits secs… les aliments contenant des arachides sont nombreux. Et les allergies à ce produit le sont tout autant. Cela est donc un vrai problème pour les personnes concernées, qui doivent sans cesse faire attention à ce qu’elles mangent. Cependant une bactérie de la flore intestinale pourrait aider à traiter cette allergie. C’est ce que révèle une récente étude publiée dans Proceedings of the National Academy of Sciences.


Une bactérie de la flore intestinale nommée clostridia
Une équipe de chercheurs américains de l’université de Chicago s’est penchée sur les effets potentiellement anti-allergènes d’une bactérie de la flore intestinale nommée clostridia. L’expérience a consisté à injecter des allergènes relatifs aux arachides à trois groupes de souris. Le premier était dépourvu de bactéries, le second en possédait un nombre réduit et était traité par antibiotiques, et le troisième comprenait des niveaux naturels de bactéries. Le groupe de souris dont la flore intestinale contenait un nombre normal de bactéries a eu beaucoup moins de réactions allergiques que les deux autres groupes. La bactérie Clostridia a alors été réimplantée dans les instestins des souris souffrant d'allergies. D'autres bactéries ont été implantées séparement. Mais seule la bactérie Clostridia a permis d'atténuer ces allergies. 


Des résultats encourageants
Les chercheurs en ont donc déduit que le clostoridia produit une molécule nommée cytokine interleukine 22, qui a pour effet de protéger les intestins aux substances allergènes. « La première étape d’une réaction à un allergène alimentaire est le passage dans le sang où il est confronté au système immunitaire. La présence de ces bactéries régule donc ce phénomène », précise l’immunologiste Catryn Nagler, auteur principal de l’étude. Bien que l’expérience ne concerne que les souris pour l’instant, les chercheurs y voient donc là un premier pas encourageant vers la compréhension des mécanismes de cette allergie et une possibilité de la traiter. Cependant, l’étude ne précise pas quand des tests sur l’humain pourront être effectués.


De plus en plus d’allergies

L’allergie à l’arachide survient en général chez les enfants.Ces dix dernières années, le nombre d'enfants allergiques à l'arachide a été multiplié par 2. Seuls 10 à 15% d’entre eux en guérissent vers l'âge de 20 ans. Elle se manifeste par une inflammation des muqueuses du nez, des crises d’urticaire, de l’eczéma, de l'asthme, des vomissements et des douleurs abdominales.

Elle peut aussi provoquer des réactions violentes cutanées et digestives ainsi que des chocs anaphylactiques (réactions allergiques très violentes pouvant parfois entraîner la mort.) Il n'existe à ce jour aucun traitement. Les personnes souffrant de cette allergie doivent donc à tout prix éviter les aliments à base d'arachides et procéder régulièrement à des tests sanguins pour évaluer l'évolution de la maladie.