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Nouveau seuil

Alcool : tolérance zéro réclamée pour les jeunes conducteurs

Par la rédaction

Un rapport remis au ministère de l’Intérieur préconise d’abaisser le taux d’alcoolémie pour les conducteurs novices à 0,2g/l de sang, au lieu de 0,5g.

ROBERT ALAIN/APERCU/SIPA

Un verre, pas plus ! C’est peut-être la limite à laquelle seront bientôt soumis les jeunes conducteurs. Cet été, un rapport d'évaluation de la politique de sécurité routière a été remis au ministère de l’Intérieur, émanant de l’inspection générale de l'administration, de la gendarmerie et de la police nationale. Et l’une des suggestions pourrait faire hurler les jeunes Français…

Les inspecteurs suggèrent en effet de « retenir un taux de 0,2 g/l de sang (au lieu de 0,5 g/l) pour les conducteurs novices de moins de deux ans ». Sachant qu’un verre d’alcool, selon la corpulence, équivaut à une alcoolémie de 0,15 à 0,3 g/l, cela reviendrait à appliquer, à quelques gorgées près, la tolérance zéro. La route ou l'apéro, il faudra choisir !

Sur le modèle de nos voisins européens
« Compte tenu du manque d'expérience des conducteurs novices, de leur taux d'accident et de l'impact sur les temps de réaction d'une alcoolisation même légère, la réduction de l'alcoolémie admise pour les conducteurs novices a un sens », estiment les auteurs de ce rapport de 319 pages, rédigé dans le plus grand secret et révélé ce mardi par le Parisien.

La France pourrait donc suivre la voie de ses voisins européens. Le Portugal, la Grèce, l'Irlande et le Luxembourg ont déjà mis en place des mesures similaires. L'Allemagne, l'Italie et la Suisse sont, elles, allées encore plus loin, en interdisant la moindre goutte d’alcool au volant pour les jeunes conducteurs.

Une mesure contestée
Clairvoyants, les auteurs du rapport prédisent que la mesure sera « probablement mal perçue » par les principaux concernés, et qu'elle « nécessiterait, pour être acceptée, de ménager un temps de contrôle pédagogique avant d'être appliquée strictement ». Plusieurs associations de défense des usagers de la route ont déjà fait savoir leur opposition formelle.

Selon l’Automobile Club Association, la mesure n’aurait pas d’impact significatif en termes de sécurité routière, et risquerait de stigmatiser les jeunes conducteurs. « En matière d’alcool au volant, la priorité doit être donnée aux renforcements des contrôles dans le cadre de la réglementation déjà existante, estime le président de l’association, Didier Bollecker. Les contrôles d’alcoolémie préventifs sont en baisse depuis 2009 et de récentes études montrent qu’un conducteur risque d’être contrôlé en moyenne une fois tous les 5 ans ! »