Un smiley vert qui rit, ou rouge qui pleure pourrait être placé à l'entrée des restaurants pour renseigner les clients sur l'hygiène. C'est la proposition pour le moins originale formulée ce lundi par la Direction générale de l'Alimentation (DGAL) qui contrôle la sécurité dans les assiettes françaises.
Des smileys déjà présents à New York et Shangaï
« Cette pratique existe déjà dans certains pays », a justifié lundi 8 septembre le Directeur général de la DGAL Patrick Dehaumont citant le Danemark, la ville de New York ou celle de Shanghai comme exemple. « Nous allons devoir lancer une expérimentation, dès le courant 2015, dans une région ou un département », a-t-il rajouté.
Pour voir le jour, la mesure doit cependant être adoptée lors du vote définitif de la Loi d'avenir de l'agriculture, jeudi 11 septembre par le Parlement, qui inscrit « le principe de la mise en transparence des résultats des contrôles » effectués par la DGAL, dans tous les établissements (industrie et restauration commerciale) a expliqué M. Dehaumont. « Ce qui signifie que tout citoyen doit avoir accès au résultat des contrôles. »
Par ailleurs, le principe du smiley à la porte du restaurant, vert, orange ou rouge devra être affiné, notamment dans sa fréquence de révision : « On réfléchit : tous les ans ? tous les deux ans ? On ne va pas laisser un établissement au vert pendant dix ans sans vérifier », a indiqué M. Dehaumont. Tout en rappelant qu'un restaurant classé « rouge » fera de toute façon l'objet de contrôles intenses voire d'une mesure immédiate ordonnant des travaux de mise aux normes ou la fermeture.
Les ministres concernés sceptiques
Côté réactions, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, s'est montré prudent en déclarant dès lundi soir dans un communiqué que « la manière dont les résultats de ces contrôles seront rendus publics n'est pas prévue par la loi et que les modalités de cette publicité seront arrêtées suite à une large concertation entre le gouvernement et les professionnels. »
La secrétaire d'Etat chargée de la Consommation, Carole Delga, s'est pour sa part dite « très réservée » quant à la proposition de la DGAL, ajoutant qu'elle serait « très vigilante quant à la concertation menée avec les professionnels de la restauration. »
Enfin, pour Jean-Pierre Chedal, président de la branche « restauration » du Synhorcat (1) interrogé par TF1, le risque est de « stigmatiser » certains établissements : « Un contrôle n'est qu'une photo à un instant T, juge-t-il. Qu'il y ait contrôle, je souscris bien sûr, mais il ne pas faut pas stigmatiser les gens, surtout dans la conjoncture actuelle. Pas la peine de rajouter de la confusion et de la suspicion », conclut-il.
Pour rappel, les avertissements délivrés par les inspecteurs d'hygiène dans les restaurants ont augmenté de 50 % l'été 2013.
(1) Syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers, traiteurs
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