C’est ce qu’on appelle un dilemme cornélien. Selon une étude publiée dans le Journal of Evolutionary (document PDF), les hommes qui présentent des caractéristiques physiques attrayantes produisent un sperme de moins bonne qualité. Bel homme ou mari fertile, il faudra donc choisir !
« L'objectif de cette étude était de tester la capacité potentielle à sélectionner un partenaire fertile », précisent les chercheurs espagnols, finlandais, colombiens et australiens qui ont participé à cette étude menée à l’Université de Valence (Espagne).
Forts taux de testostérone
Pour ce faire, 50 étudiants de type caucasien ont été sélectionnés, et leur sperme, analysé. Afin d’évaluer leur beauté – un critère qui peut sembler subjectif – les chercheurs ont montré les photos des volontaires à des hommes et des femmes hétérosexuels d’une vingtaine d’années. Les femmes devaient sélectionner les profils avec lesquels elles se verraient bien former un couple ; les hommes, eux, devaient désigner les portraits les plus susceptibles de plaire aux femmes.
Résultat : de l’avis général, les plus « beaux » sont ceux qui présentent des caractéristiques associées à une forte masculinité (mâchoire carrée, larges narines...). Pas de chance : ce sont les mêmes qui disposent d’un sperme de moins bonne qualité. « Il a été démontré que de forts taux de testostérone pouvaient altérer la production de sperme », expliquent les chercheurs.
Lot de consolation
« Cette nouvelle expérience pourrait indiquer que les traits du visage sont des ressources en signalisation sexuelle, qui viendraient compenser la fertilité », avancent les auteurs de l’étude. En d’autres termes, la fertilité serait le lot de consolation des laids, et la beauté, celui des impuissants. La nature est bien faite !
Prudents, les auteurs de l’étude nuancent toutefois leur constat. « Nous avons besoin de réaliser plus d'études pour démontrer le lien de causalité entre la beauté et la fertilité avant d'alarmer les femmes et de les pousser à choisir comme père un partenaire peu attractif. » Sage précaution.