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Fast-food : sodas à volonté, excès de sucre assuré

Par Philippe Berrebi

Boire sans compter, c’est la formule que propose la chaîne de fast-food Quick qui déploie progressivement dans la plupart de ses établissements français des DrinQ Spots. Pour 2 euros ou avec le menu, les clients peuvent se servir à volonté des sodas, du thé glacé, de la limonade ou de l’eau.
Importé des Etats-Unis, « le free fill » existe déjà dans les restaurants KFC ou même dans les selfs des magasins IKEA, nous apprend aujourd’hui Le Parisien. Les dirigeants de Quick, eux, se frottent déjà les mains et ne cachent pas que cet open bar est un vrai « levier d’attractivité ».

Mais « à l’heure où les chaînes de restauration rapide (dont Quick) s’engagent à faire des efforts en réduisant les matières grasses ou le sel, l’orientation commerciale du vendeur de Giant détonne », souligne le journaliste, Vincent Mongaillard.
Et les médecins sont vent debout. Interrogé par le quotidien, le Pr Serge Hercberg (1), directeur de recherche à l’INSERM, est catégorique : ce système contribue à accroître « la fracture nutritionnelle ». Pour ce spécialiste, « ce sont les populations les plus défavorisées et touchées par l’obésité qui sont en première ligne face à une offre de sodas à volonté ». Le professeur de nutrition rappelle qu’un litre de soda classique contient l’équivalent de près de 20 morceaux de sucre. Un excès de calories qui favorise le surpoids et l’obésité et, par voie de conséquence, le diabète et l’hypertension. 

Chez Quick, on se veut rassurant. L’un de ses responsables assure que ce système ne ferait augmenter que de 10 % les quantités de boissons consommées et que les excès restent marginaux. Voire. Pour cet étudiant en école de commerce, cette liberté de se servir est un vrai plus. Mais, ajoute-t-il, « la santé à mon âge, on n’y pense pas trop ! »

 

(1) Le Pr Serge Hercberg préside le Programme National Nutrition Santé (PNNS)