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Sommeil cognitif

Le cerveau travaille pendant notre sommeil

Par la rédaction

Pendant le sommeil, le cerveau continue à classer les mots qu’il entend et se prépare à une réponse motrice adaptée, selon une étude franco-britannique.

POUZET/SIPA

Piquer un somme en pleine conférence n’est pas une faute. La preuve : le cerveau, lui, continue d’analyser les mots qu’il entend. Des chercheurs du CNRS et de l’Université de Cambridge en Grande-Bretagne ont sondé l’activité cérébrale d’un groupe de personnes pendant leur sommeil. L'objectif étant de déterminer l’aptitude du cerveau à interpréter des informations verbales, une fois tombé dans les bras de Morphée.

Chaise, vache, téléphone…
Pour les besoins de l’étude, parue dans la revue scientifique Current Biology, des volontaires ont dû se prêter à un exercice d’identification de mots. Pendant plusieurs heures, une liste leur a été répétée en boucle : chaise, vache, téléphone, chat, lapin, vache… Les sujets devaient lever la main gauche s’ils reconnaissaient un animal, la droite s’ils identifiaient un objet. Le tout, branchés à un électroencéphalographe qui mesurait leur activité cérébrale.

Après cet exercice, quelque peu répétitif, les cobayes sont allés se reposer. Pendant leur sommeil, les chercheurs ont énoncé une autre liste de mots, différente de la première. Résultat : les mêmes zones du cerveau, associées au mouvement d’une main ou de l’autre, se sont activées. « Leur cerveau est demeuré capable de percevoir les sons de l'environnement, d'extraire la signification des mots et de décider quelle action mener – bouger la main droite ou la main gauche » , relatent les auteurs de l’étude. A leur réveil, les volontaires ne se souvenaient de rien – preuve de leur sommeil profond.



Profiter d l'endormissement
Notre cerveau ne dort donc jamais vraiment. L’expérience expliquerait pourquoi, pendant notre sommeil, nous sommes sensibles à certains bruits plutôt qu’à d’autres (notre prénom, la sonnerie d’un réveil en particulier…). Mieux encore : si une tâche devient suffisamment automatisée, expliquent les chercheurs, elle peut s’exécuter… en dormant.

« Ces travaux pourraient contribuer à déterminer la meilleure manière de profiter de notre temps d'endormissement, n'importe quelle tâche automatisable étant potentiellement entretenue par le cerveau durant notre sommeil », souligne Sid Kouider, directeur de l'étude. Avec ses équipes, il étudie les moyens d’exploiter le sommeil pour divers apprentissages - faire un calcul, parler une langue étrangère... Des perspectives qui laissent rêveur !