Le gouvernement de François Hollande a été présenté. Le portefeuille de la santé revient à Marisol Touraine, qui va diriger le ministère des Affaires sociales, avec Michèle Delaunay, comme ministre délégué aux personnes âgées et Marie Arlette Carlotti en charge du Handicap.
Marisol Touraine est une femme politique pur jus, comme en atteste sa formation : Normale Sup, Sciences Po Paris, agrégation de sciences économiques et sociales. Elle débute sa carrière au Conseil d’Etat. Détachée à Matignon à 30 ans, elle entre au service de Michel Rocard, le Premier ministre à l’époque, comme conseillère pour les questions de stratégiques et de Défense. Sept ans plus tard, elle est élue députée PS en Indre et Loire, elle s’implantera aussi dans ce département comme conseillère générale. A l’Assemblée Nationale, elle se distingue sur les questions de protection sociale, de santé et de retraite, à tel point qu’elle devient une des référentes au Parti socialiste. Et logiquement, elle était en charge de ces questions lors de la campage de François Hollande.
Fille du sociologue, Alain Touraine et d’une chercheuse d’orignie chilienne, la nouvelle ministre est la spécialiste de l’action sociale et des mouvements sociaux, Son frère est endocrinologue, spécialiste de la médecine de la reproduction à la Pitié Salpétrière.
Quelles sont les priorités qui l’attendent ? Avec la crise, se pose la question du financement de notre protection sociale. Elle a évoqué des pistes de travail au cours de la campagne présidentielle.
« Sur la question du financement, nous disons qu'il va falloir mettre à contribution l'ensemble des revenus et pas seulement ceux du travail pour assurer la garantie dans la durée notre protection sociale. Et s'il faut engager des réformes plus profondes, c'est autour de la CSG que cela devra se faire et non pas en augmentant la TVA. Ce sont des discussions que nous aurons avec les organisations syndicales."
Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la santé.
Autre priorité, la restructuration de l’organisation des soins, centrée sur la médecine de premier recours, autrement dit le médecin généraliste. « L’élément clé, affirme-ty-elle, c’est de donner tout leur rôle aux médecins, aux professionnels du premier recours, c'est-à-dire principalement des généralistes, pas uniquement parce qu'il y a d'autres professionnels de santé qui jouent ce rôle. Mais, nous avons un système qui est encore trop organisé autour de l'hôpital et qui au fond ne fait pas du médecin de premier recours la porte d'entrée dans le système de santé. »
Marisol Touraine : « C'est la réforme indispensable qui est à la fois porteuse d’économie et de qualité. »
La santé devrait être aussi en bonne place sur le bureau du président de la République. Aquilino Morelle, médecin de formation, a intégré l’Elysée comme conseiller politique de François Hollande. C’était l’une des plumes des discours du candidat lors de la campagne. Le grand public le connait mieux comme inspecteur des affaires sociales : c’est l’un des auteurs de l’enquête sur le Mediator et du rapport sur la pharmacovigilance et la gouvernance de la chaîne du médicament en 2011.