Top départ. La vente de médicaments à l’unité va débuter « dès la semaine prochaine » et le décret l’autorisant sera publié dans quelques jours au Journal officiel, La ministre de la Santé, Marisol Touraine, l’a annoncé ce vendredi lors d’un déplacement dans l’officine de la présidente de l’Ordre des pharmaciens, Isabelle Adenot, dans le 18e arrondissement de Paris.
Déroulement
Dans un premier temps, la vente portera sur une dizaine d’antibiotiques seulement (amoxicilline, céfuroxime, cefpodoxime, clarithromycine, etc.). Cent pharmacies se sont portées candidates à l’expérimentation, réparties sur quatre régions retenues par le ministère : l’Île-de-France, Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Lorraine et le Limousin. 75 d’entre elles vendront le nombre exact de pilules nécessaires au traitement ; les 25 autres serviront de témoins et continueront à délivrer des boîtes de façon habituelle.
L’expérimentation durera un an. Au cours de cette période, les 75 pharmacies sélectionnées – dont la liste restera confidentielle pour ne pas perturber le déroulé du test – recevront une rémunération spécifique, entre 500 et 1500 euros.
Surconsommation
L'idée avait été lancée en septembre 2013 par Marisol Touraine, avec, comme objectif affiché, la lutte contre la surconsommation de médicaments et l’abus d’antibiotiques, responsable de « l’antibiorésistance ». « Le gaspillage est mauvais pour les comptes de la Sécurité sociale, pour l’environnement et pour la santé », a expliqué la ministre de la Santé. Selon elle, chaque Français conserve chez lui 1,5 kilo de médicaments.
La présidente de l’Ordre des pharmaciens a apporté son soutien à l’expérimentation du sur-mesure. « La pharmacie du XXIe siècle doit être individualisée et personnalisée », a-t-elle assené, en faisant allusion au « consumérisme de masse ». Une annonce à peine masquée de son futur combat : les médicaments en grande surface, un projet auquel elle compte bien s’opposer, cette fois, jusqu’au bout.