En-dessous de 22 semaines, les grands prématurés survivent rarement. C’est la conclusion d’une étude parue dans Anales de Pediatría. Elle avait pour but d’évaluer les chances de survie d’un prématuré selon la durée de la gestation, afin de déterminer si des soins en réanimation sont appropriés ou non.
« De nombreuses complications »
L’équipe de la société espagnole de néonatalogie a suivi la progression de 3 326 bébés nés à 26 semaines de gestation ou avant, ainsi que les nouveaux-nés dont le poids de naissance ne dépassait pas 1,5 kg. L’enjeu est important car, comme l’explique le Dr Fermín García-Muñoz Rodrigo, co-auteur de l’étude, « plus les bébés sont prématurés, plus ils présentent de complications liées à leur prématurité, et plus leurs chances de survie sont basses. Et quand ils survivent, ils sont à haut risque de souffrir de séquelles sur le développement neurologique et sensoriel. »
Avant 23 semaines, la survie d’un grand prématuré est « exceptionnelle » concluent les chercheurs. « Les bébés survivent rarement à 22 semaines et, quand ils le font, c’est au risque de nombreuses complications, de longues hospitalisations, ce qui implique beaucoup de souffrance pour eux et leurs familles », précise le Dr García-Muñoz Rodrigo. Elles évoluent ensuite graduellement, tandis que les complications reculent.
Réanimer à partir de 25 semaines
Ce n’est qu’à partir de 26 semaines de gestation qu’ils jugent qu’un nouveau-né est « viable », bien qu’il reste à haut risque de complication. En effet, à 22 semaines, 12 % des nourrissons survivent, tandis qu’ils sont 72 % à 26 semaines. De même, 1,5 % des bébés nés à 23 semaines parviennent à vivre sans complications sérieuses (hémorragie intracrânienne, malformations cérébrales ou pulmonaires, rétinopathie). A 25 semaines, ils sont 19 % et presque 30 % à 26 semaines.
« La survie sans sérieuse complications chez les nourrissons nés sous 23 semaines est exceptionnelle, et très basse entre 23 et 24 semaines », analyse le Dr García-Muñoz Rodrigo. « Les nouveau-nés de 25 semaines ou plus ont des chances raisonnables de survie et, en absence de malformations majeures, ils devraient bénéficier des réanimation active et de soins intensifs. »