La meilleure façon de ne pas être victime du cancer, c’est de ne pas « l’attraper ». Et c’est possible dans un cas sur six comme vient de le démontrer le Centre International de recherche sur le cancer (CIRC) de Lyon. En analysant 13 millions de nouveaux cas cancers recensés dans le monde depuis 2008, les scientifiques sont parvenus à un résultat édifiant : 16% d’entre eux ont une origine infectieuse.
« Les spécialistes ont coutume de dire que les causes du cancer sont multifactorielles : génétiques, environnementales, comportementales mais aussi — et c’est beaucoup moins connu — infectieuses », remarque Alexandra Echkenazi dans le Parisien. Or, pour ces derniers, des traitements simples existent, comme les antibiotiques ou les vaccins.
« Parmi tous les agents infectieux, confirme Catherine de Martel, l’un des auteurs de l’étude, quatre causent à eux seuls 1,9 million de nouveaux cas de cancer chaque année ». La bactérie Helicobacter pylori est à l’origine des cancers de l’estomac, les virus des hépatites B et C causent des cancers du foie et le Papillomavirus, le cancer du col de l’utérus. Ce dernier, par exemple, est facilement repérable par des frottis réguliers. De plus, un vaccin existe mais le taux de couverture vaccinale est assez faible. « Lorsque l’on a un produit efficace de prévention, on ne comprend pas très bien pourquoi si peu de personnes y ont recours », regrette Fabien Calvo, directeur de recherche à l’Institut national contre le cancer. « C’est dommage, cela permettrait d’éviter des décès », poursuit-il.
Quant au cancer de l’estomac, dû à la bactérie Helicobacter pylori, il commence souvent par des ulcères. En les détectant tôt, rappelle Fabien Calvo dans le quotidien, ils peuvent être soignés par antibiothérapie.
Conclusion des spécialistes, il faut lutter contre certaines réticences à la vaccination et encourager la prévention et le dépistage.
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