Cela faisait déjà plusieurs semaines que les gouvernements des pays touchés par l’épidémie d’Ebola et les ONG demandaient l’aide de la communauté internationale. Jeudi, le conseil de sécurité des Nations-Unies, a enfin pris des mesures concrètes, en adoptant une résolution selon laquelle l’épidémie représentait « une menace pour la paix et la sécurité internationale ».
Engagement tardif mais nécessaire
Longtemps critiquée pour son inaction, alors que l’épidémie sévit depuis plusieurs mois et a déjà fait 2630 morts, la communauté internationale a donc enfin pris des mesures concrètes. Par exemple, en début de semaine, un responsable de Médecins Sans Frontières fustigeait les gouvernements occidentaux, en rappelant que « tous les gouvernements et entités avec qui nous sommes en contact partagent notre analyse sur la gravité de la situation, mais très peu d’engagements concrets sont pris. » . Il semblerait donc que cette plainte ait été prise en compte.
Cette résolution du conseil de sécurité de l’ONU est la troisième du type, à se prononcer sur une question de santé publique. Les deux précédentes concernaient le sida. Cette nouvelle prise de position n’est pas uniquement une déclaration solennelle, pour la forme, puisqu’elle sera suivie d’effets concrets.
En effet, une mission des Nations unies pour la lutte contre Ebola (UNMEER), sera envoyée en Afrique de l’Ouest, afin de former davantage le personnel médical et d’encadrer le processus de sensibilisation des populations. Une mission d’autant plus importante que le fossé se creuse entre les locaux et les médecins, avec les poussées locales de violence. Ainsi, en Guinée, huit responsables et journalistes locaux ont été tués par la population, lors d’une campagne de sensibilisation.
La France entre en piste
Plus tôt dans la semaine, c’est Barack Obama qui avait ouvert la voie, en annonçant mardi l’envoi de 3 000 militaires américains et la construction de 17 centres de traitement, afin d’accueillir 1 700 lits. Un soutien vital alors que les places font défaut et que de nombreux centres médicaux ont dû renvoyer chez eux des personnes infectées.
François Hollande a suivi rapidement le mouvement, en indiquant jeudi, lors de sa conférence de presse semestrielle, que la France aurait aussi son rôle à jouer. Le président a ainsi déclaré, que la pays irait installer un hôpital militaire en Guinée forestière. En concertation avec Berlin, il a également annoncé vendredi la création d’un pont aérien pour apporter une autre forme de soutien aux pays touchés.
Des mesures qui arrivent juste au moment où une volontaire française de MSF, contaminée, a été rapatriée en France pour y être soignée.