Le débat est loin d’être tranché. Certains estiment que la cigarette électronique pourrait aider à arrêter de fumer, quand d’autres y voient surtout une porte d’entrée au tabagisme, avec des produits dont on manque de données sur l’innocuité. Une étude menée par des chercheurs américains, et publiée dans la revue Cancer, vient apporter un nouvel éclairage.
Des taux d’abstinence identiques
L’étude a porté sur plus de mille fumeurs souffrant de cancer, suivis de 2012 à 2013. En un an, l’utilisation de la e-cigarette a été multiplié par 3, passant de 10 % à 38,5 %. Au début de l’étude, les vapoteurs étaient plus dépendants à la nicotine, et étaient plus susceptibles d’avoir un cancer du poumon, de la tête et du cou, par rapport à ceux qui n’utilisaient pas de cigarette électronique.
A la fin de l’étude, ils fumaient autant que les non-vapoteurs. Ainsi, les taux d’abstinence sur 7 jours étaient de 44,4% pour les utilisateurs de e-cigarettes, et de 43,1% pour ceux qui n’en utilisaient pas.
Des résultats à relativiser
Cependant, ces résultats sont à relativiser. Selon Robert West, directeur de la recherche sur le tabac à l’University College London, parmi les patients inclus dans l’étude, certains avaient déjà essayé d’arrêter de fumer sans y parvenir. Et Peter Hajek, directeur de la recherche sur la dépendance au tabac à Queen Mary University of London, ajoute que l’étude a exclu les patients qui avaient essayé la e-cigarette et qui avaient déjà réussi à arrêter de fumer. Autrement dit, cette étude portait sur des irréductibles. « Les patients de cette étude étaient hautement dépendants, alors certes la cigarette électronique ne les a pas aidés, mais cela aurait été le cas pour n’importe quelle autre méthode », a-t-il conclu.