Comment vont les jeunes ? Régulièrement, La Mutuelle des étudiants se penche sur leur sort en publiant un baromètre sur leur santé et leur condition de vie. Le dernier a permis « d’ausculter » 8500 étudiants. Premier constat relevé dans le journal Le Monde, la crise économique ne les a pas épargnés. En 2003, près d’un sur deux travaillait, ils sont 68% sept ans plus tard.
Avec un budget serré -la moitié des étudiants vit avec moins de 400 euros par mois- la santé est l'un des premiers postes à en faire les frais. Selon cette enquête, en 2008, 28% d’entre eux avaient renoncé à des soins au cours des douze derniers mois, le taux atteint aujourd’hui 34%. C’est deux fois plus que pour l’ensemble de la population. Interrogé par le quotidien, le président de la Mutuelle ajoute: « en 2008, ce renoncement concernait les soins les plus coûteux, dentaires et optiques, aujourd’hui, il touche les soins plus courants ».
Le recul du régime de base affecte les étudiants, avance Nathalie Brafman, la journaliste, et dans des proportions bien supérieures à leurs parents. Un étudiant sur cinq n’a pas de mutuelle contre 6% pour le reste de la population.
«La santé des étudiants devra être l’un des plus grands chantiers du nouveau gouvernement», scande aujourd’hui le leader d’un des syndicats. Et le journal de Monde de rappeler que, par le passé, les initiatives ou les promesses en la matière sont restées lettre morte. Celle, par exemple, du député Laurent Wauquiez qui proposait en 2006 un chèque santé de 100 euros pour permettre aux étudiants de souscrire une mutuelle. Fraîchement élu à la présidence de la République, Nicolas Sarkozy, lui, s’était engagé à doubler cette somme. Mais ce chèque, conclut la journaliste, «n’a jamais vue le jour ».