Avec près de 15 000 décès annuels, les maladies cardiovasculaires représentent la troisième cause de mortalité prématurée dans notre pays. Si le niveau de décès a reculé de près de 22 % au cours de la dernière décennie, d’importantes disparités régionales perdurent, indique une étude publiée ce jour dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l’InVS.
D’après l’analyse des bases nationales de causes de décès de 2008-2010, pour l’ensemble des pathologies cardiovasculaires, la moyenne française s’établit à 25,7 décès prématurés. Par rapport à ce niveau national, les écarts les plus élevés sont observés dans les régions Nord-pas-de-Calais (+44,5 %), Haute-Normandie (+19,9 %) et Picardie (+17,2 %).
Dans les départements d’outre-mer, les taux de surmortalité cardiovasculaire prématurée s’envolent : de +29,5% en Martinique à 82,1% à La Réunion. A l’inverse, plusieurs régions affichent des taux inférieurs à celui de la moyenne nationale, c’est le cas du Rhône-Alpes (-20,2 %), du Pays-de-la-Loire (-17,1 %), de l’Ile-de-France (-16,7%) et du Midi-Pyrénées (-13,9%).
Déterminants sociaux
Pour les auteurs de l’étude, ses fortes variations régionales sont directement liées à l’inégale répartition des facteurs de risque sur notre territoire (âge, niveau de revenu, hypertension artérielle, diabète, dyslipidémie, obésité, tabac, alcool…) couplée à la variabilité de l’offre de soins et de la qualité des prises en charge selon les territoires.
Les différences géographiques de mortalité sont également liées à à l'impact des inégalités sociales en fonction des régions. Ainsi, le Nord-pas-de-Calais, la Picardie,la Champagne-Ardenne, la Lorraine, la Haute-Normandie, le Languedoc-Roussillon et les DOM, qui affichent les taux les plus élevés de bénéficiaires de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C), présentent également une surmortalité cardiovasculaire prématurée.
Niveaux régionaux de mortalité cardiovasculaire prématurée
comparés à la moyenne nationale
Source : InVS