L’Agence internationale de recherche sur le cancer (IARC), qui dépend de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), appelle les autorités sanitaires mondiales à accroître leurs efforts pour améliorer la prévention et la prise en charge des cancers de l’estomac dans leur programme de santé publique. Avec un million de nouveaux cas et un plus de 720 000 décès annuels selon les dernières estimations de 2012, le cancer de l’estomac est la troisième cause de mortalité par cancer dans le monde après ceux du poumon (1,6 million de décès) et du foie (745 000 décès). Et depuis des décennies, le nombre de nouveaux cas et le taux de mortalité demeurent à des niveaux élevés du fait d’accroissement démographique et des progrès en matière d’espérance de vie au sein de la population générale.
Diagnostiqués à de stades trop avancés
La majeure partie des nouveaux cas de cancers gastriques concerne aujourd'hui l’Est de l’Asie, essentiellement la Chine. L’Amerique latine et l’Europe de l’Est demeurent également concernées par ce problème de santé publique. Les cancers de l’estomac restent généralement diagnostiqués à des stades trop avancés pour espérer faire reculer la mortalité de cette pathologie, considère l’IARC.
Un groupe d’experts internationaux réunis par l’agence de l’OMS a mis en évidence l’intérêt d’améliorer la prévention du cancer de l’estomac dans le monde en se focalisant sur l’éradication de la bactérie Helicobacter Pylori qui s’avère la première cause de survenue de ce type de cancer (80 % des cas).
Dépister des groupes à risque
Des essais cliniques de l’IARC ont montré qu’une prise en charge rapide des infections par cette bacterie avec traitement par antibiotiques permettrait de réduire « une part significative » des cas de cancers de l’estomac, de l’ordre de 30 à 40 % selon plusieurs études menées ces dernières années en Chine et en Corée du Sud.
Des incertitudes demeurent toutefois s’agissant de la faisabilité et de l’impact des stratégies de prévention de cette localisation de cancer par antibiotiques sur les populations infectées par la bactérie Helicobacter Pylori. D'où la nécessité de poursuivre les études et expérimentations à plus large échelle. « Dépister les groupes de population à risque d’infection par cette bactérie et traiter rapidement celle-ci pourrait jouer un rôle clé dans la réduction de la survenue des cas de cancer de l’estomac », estime le Dr Rolando Herrero, responsable de la division prévention à l’IARC.
Le groupe d’experts de l’Agence recommande donc aux autorités sanitaires - notamment celles des pays les plus touchés - de travailler davantage sur l’introduction de cette stratégie de prévention du cancer de l’estomac dans les programmes de lutte contre cette pathologie.