« Ce qui va sans le dire va mieux en le disant ». C’est un peu l’enseignement que l’on pourrait tirer de cette étude de grande ampleur, publiée dans le journal de l’American College of Cardiology. Ni remède miracle, ni principes révolutionnaires, mais ce chiffre détonnant : 80% des crises cardiaques pourraient être évitées chez l’homme, grâce à des gestes simples - et un tout petit peu de bonne volonté.
Pendant 11 ans, les auteurs de l’étude ont passé au crible les habitudes quotidiennes de 20 000 hommes suédois âgés de 45 à 79 ans. Ils ont ainsi pu chiffrer l’impact de leur mode de vie sur leur santé. Le résultat est prévisible : ceux qui adoptent des comportements sains réduisent drastiquement les risques de crises cardiaques.
Risque proche de zéro
Les auteurs ont ainsi pu dégager cinq grandes attitudes qui permettent de réduire son exposition au risque d’infarctus : arrêter de fumer, pratiquer la marche 40 minutes par jour ainsi qu'une heure d'exercice par semaine, limiter son tour de ventre à moins de 94 cm, modérer sa consommation d'alcool et ingurgiter autant de fruits, de légumes, de noix, de graines et de poissons que possible.
Les sujets qui combinent tous ces comportements peuvent développer un risque d’infarctus proche de zéro. Chacune de ces habitudes de vie permettent, à leur manière, de diminuer ces risques. Par exemple, une alimentation saine et une consommation modérée d'alcool réduisent le risque d'infarctus de 35%.
Pas de pilule magique
Pour l’auteure de l’étude, Agneta Åkesson, les résultats n’ont rien de surprenant. Elle se montre en revanche très étonnée par l'ampleur de la réduction du risque. « Il faut rappeler aux gens qui attendent une pilule magique ou une nouvelle technologie moderne pour empêcher les maladies cardiaques que le mode de vie joue énormément. Prévenir la première crise cardiaque mène à de nombreuses années de bonne santé, et diminue le risque de handicap une fois âgé », écrivent les auteurs.
La mortalité cardiovasculaire a chuté au cours des dernières décennies. Toutefois, les auteurs de l'étude insistent sur le fait que la prévention par le biais de bonnes habitudes de vie éviterait les effets secondaires des traitements, en plus d'être extrêmement avantageuse d'un point de vue économique.