La santé publique est avant tout une bataille politique. Le bras de fer qu'entame la ministre de la Santé sur l'instauration du paquet neutre en est une illustration. Chaque jour, le tabac tue 200 personnes et chaque année, 73 000 ! Des chiffres effarants qui ne suffisent pas à mettre tout le monde d'accord pour prendre des mesures anti-tabac.
Avant même que la mesure de mise en place du paquet de cigarettes neutre ne soit officiellement annoncée, cigarettiers et buralistes ont fait savoir qu'ils avaient bien l'intention de contre-attaquer. « C’est une longue bataille judiciaire qui s’annonce, si le gouvernement confirme ses intentions », prédit la Seita, filiale du britannique Imperial Tobacco, dans Les Echos. Les industriels du tabac ont déjà défini leur angle d'attaque : le paquet neutre enfreindrait le droit de la propriété intellectuelle. Et ils savent déjà le montant des indemnités qu'ils vont réclamer : 20 milliards d'euros. Enfin, leurs arguments sont aussi bien affûtés : le paquet neutre favoriserait la contrefaçon. Et en Australie, qui a mis en place la mesure en 2012, ce serait « un fiasco », affirme Imperial Tobacco dans Les Echos.
En France, les cigarettiers sont particulièrement remontés contre la mesure qui doit être annoncée officiellement ce jeudi 25 septembre. « Ces derniers avaient en effet reçu l’assurance que le président de la République avait retoqué début juillet le projet de Marisol Touraine. Et qu’il s’était rangé à l’avis du premier ministre, Manuel Valls, défavorable au paquet générique », indique le Figaro. En fait, ils s'attendaient à une hausse du prix du tabac. Mais cette mesure pourrait être abandonnée, précise le quotidien, pour tenter de préserver le pouvoir d'achat des fumeurs. Dommage, car toutes les études l'ont démontré : la mesure la plus efficace en termes de santé publique, c'est une hausse franche et massive du prix du tabac !