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Journée du 30 septembre

9 pharmacies sur 10 prêtes à fermer leurs portes

Par Sandrine Chauvard

De nombreuses pharmacies devraient fermer leurs portes ce mardi, car la crainte de la profession est grande et l’appel à la grève est lancé par les 3 syndicats, les groupements et l’Ordre des pharmaciens.

BEBERT BRUNO/SIPA

Mieux vaut prévoir d’acheter ses médicaments à l’avance, car mardi 30 septembre vous risquez de trouver les portes des pharmacies fermées. L’appel à la grève est rare dans cette profession, et cette fois-ci, c’est une véritable mobilisation générale. Les 3 syndicats, les groupements et l’Ordre des pharmaciens demandent à tous les officinaux de se mettre en grève. Un appel qui était attendu, tant les craintes de la profession sont grandes. Ainsi, selon une enquête menée pour le Quotidien du Pharmacien, près de 90 % des titulaires se disent prêts à faire grève.

C’est le projet de loi sur la croissance et le pouvoir d’achat qui a mis le feu aux poudres. Celui-ci prévoit d’autoriser la vente des médicaments sans ordonnance en grande surface. De plus, il pourrait autoriser les investisseurs à entrer dans le capital des officines et modifier les règles d’installation sur le territoire. Ce qui pourrait avoir comme conséquence la fermeture de nombreuses officines. Et ces mesures s'ajoutent à la réforme en cours de la rémunération des pharmaciens, censée améliorer l'économie de l'officine. Or de nombreux pharmaciens sont loin d'en être convaincus.

Des ministres rassurants
La semaine dernière, les ministres de l’économie et de la santé ont reçu les 3 syndicats et l’Ordre des pharmaciens et ont annoncé la création d’un groupe de travail. Il devrait rendre ses conclusions le 15 octobre au plus tard. « Cette invitation conjointe des deux ministres est un signe ; la sécurité sanitaire et la proximité territoriale sont entendues », estiment les représentants de la profession. De plus, les propos d’Emmanuel Macron la semaine dernière se voulaient rassurants. Il a déclaré ne pas vouloir casser la profession, et vouloir agir dans la concertation.


Une profession qui affirme vouloir évoluer, « mais pas au détriment de la santé publique », selon Isabelle Adenot, la présidente de l’Ordre des pharmaciens. La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a d’ailleurs annoncé la semaine dernière vingt mesures pour réformer l’officine, comme par exemple proposer systématiquement aux patients le médicament d’automédication le moins cher.

Les pharmaciens souhaitent désormais des garanties du Premier ministre. Et en attendant, ils ont prévenu que la mobilisation sera longue, jusqu’à l’issue du processus d’élaboration de la loi, au printemps 2015.