La France, l'Italie, l'Espagne et la Belgique ont organisé hier la deuxième édition de la Journée Internationale du don de moelle osseuse. Dans l'hexagone, c'est l'Agence de biomédecine qui se charge de la sensibiisation sur ce sujet, souvent mal compris des Français. L'occasion de rappeler quelques vérités sur ce don qui pourrait sauver dans le pays 2 000 vies, chaque année.
Lymphomes et leucémies
Le don de moelle osseuse est utilisé par les médecins pour soigner certaines maladies du sang, et notamment pour traiter les personnes victimes de lymphomes et de leucémies. Ces maladies altèrent en effet la fabrication des cellules sanguines. La greffe de moelle osseuse constitue un traitement de consolidation efficace, car elle va prendre la place des cellules malades et coloniser la moelle du patient avec des cellules saines.
Problème : hors de sa famille, la compatibilité de moelle osseuse entre deux personnes est très rare. Ainsi, un malade a une chance sur un million de trouver un donneur compatible. C'est pourquoi l'Agence de biomédecine insiste sur la nécessite d'augmenter le nombre de donneurs, afin d'augmenter la probabilité d'en trouver un qui corresponde à la personne ayant besoin d'un don. Cette journée dédiée au don de moelle était aussi l'occasion de demander une mise en commun de toutes les bases de donneurs à travers le monde, avec le même objectif de maximiser les chances des malades.
Idées reçues
Dans les quatre pays, les organisateurs de la journée souhaitent aussi combattre les idées reçues sur le don de moelle osseuse, qui bien souvent freinent certains à donner.
Ainsi, la moelle osseuse est souvent confondue avec la moelle épinière, qui se situe au niveau de la colonne vertébrale. Les gens sont donc réticents à donner, pensant que le don pourrait être à l'origine de complications importantes, voire des paralysies. Or, le don de moelle osseuse n'a rien à voir avec la colonne vertébrale. La moelle est prélevée au niveau des os du bassin, et elle se régénère très rapidement. Un deuxième don est d'ailleurs possible quelque temps après le premier, si le malade le nécessite. Enfin, le don est peu douloureux, d'autant qu'en cas de souffrance, celle-ci est prise en charge avec des anti-douleurs classiques.
Toute personne âgée de 18 à 50 ans, en parfaite santé, peut devenir donneur, en s'inscrivant sur le site don de moelle osseuse.
Pour l'Agence de Biomédecine, et les autres organisateurs, il y a urgence à agir. Elle s'est d'ailleurs fixée l'objectif de recruter 18 000 donneurs supplémentaires d'ici la fin de l'année pour subvenir aux besoins importants de dons.