Yahya El Jabaly, 3 ans, est né sans visage. Sans yeux, ni mâchoire inférieure, et avec un trou à la place la place du nez. Des complications prénatales ont empêché ses os de fusionner. Il ne peut pas parler, ni jouer avec les petits garçons de son village, non loin de Tanger. Pour le préserver du regard des autres, ses parents lui couvrent la tête à chaque fois qu’il sort de la maison.
Appel sur Facebook
Mais la vie de Yahya pourrait bientôt basculer. Un ami de son père a décidé de lancer un appel à l’aide sur Facebook et publié sa photo sur le réseau social. De l’autre côté du continent, cet appel a été entendu. Fatima Baraka, une femme installée en Australie, originaire d’un village marocain proche de celui de Yahya, s’est émue de son histoire.
«Il est entré dans mon cœur, je suis folle de ce petit garçon...», raconte-t-elle lors d’une émission diffusée sur la chaîne australienne Channel Seven. Elle a elle-même a vaincu un cancer du sein et entend aider la famille El Jabalya, avec laquelle elle prend immédiatement contact.
Fatima Baraka se met en quête d’un spécialiste de la chirurgie réparatrice apte à procéder à un acte opératoire si délicat - le père de Yahya a lui-même tenté d’en trouver un au Maroc, sans succès. Elle contacte le Dr Tony Holmes, une pointure dans le domaine, connu pour avoir séparé deux jumelles du Bangladesh, Trisha et Krishna. Il accepte la mission.
Une opération à hauts risques
La famille s’envole pour Melbourne, où Yahya subit une batterie de tests afin de vérifier qu’il peut être opéré. Les examens sont positifs ; la chirurgie crano-faciale aura lieu en décembre. Le Dr Tony Holmes prévoit de rapprocher les deux parties de son crâne et de lui modeler le nez à partir de sa propre peau. Ses cordes vocales étant intactes, l’enfant pourrait même être capable de parler.
Mais l’opération comporte des risques conséquents. «Il ne mourra pas forcément si on ne l'opère pas, mais il pourrait mourir si on l'opère», explique le chirurgien dans la même émission. Mais il reste convaincu du bien fondé de la démarche. « C'est le droit de chacun d'avoir une apparence humaine, et cet enfant n'a pas l'air humain. Il ne s’agit pas d’une expérience : le but est d’obtenir de bons résultats. »
>> Voir un extrait du reportage de Channel Seven sur l'histoire de Yahya